Les enquêtes menées dans le cadre de cette affaire auraient démontré qu'il existe des ordres pour l'exécution d'autres assassinats Le secrétaire général adjoint du Parti des patriotes démocrates unifié (Ppdu), Mohamed Jmour, a indiqué, hier, que trois Tunisiens appartenant au courant salafiste «Ansar Echaria» ont été arrêtés. «Ils sont impliqués dans l'assassinat de l'homme politique et militant des droits de l'Homme Chokri Belaïd», a-t-il déclaré à la correspondante de TAP. Chokri Belaïd avait été assassiné au pied de son immeuble, le 6 février dernier. Jmour a également révélé que « le principal accusé dans cette affaire, Kamel Gadhgadhi, n'a pas quitté le territoire tunisien». Le secrétaire général adjoint du Ppdu, qui s'exprimait en marge de l'organisation, par son parti, de la manifestation «150 jours... nous n'oublierons jamais!», sur la place du martyr Chokri Belaïd, à El Menzah VI, a indiqué que le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, l'avait mis au courant des derniers développements de l'affaire. Selon Jmour, les enquêtes menées dans le cadre de cette affaire auraient démontré qu'il existe des ordres pour l'exécution d'autres assassinats, après celui perpétré le 6 février dernier. «Le langage d'intimidation a, de nouveau, fait son apparition sur la scène politique tunisienne après l'éviction du président égyptien Mohamed Morsi», a déclaré encore Jmour, exigeant, à cet effet, une protection personnelle pour le secrétaire général du Ppdu, Zied Lakhdhar, pour la veuve du martyr Chokri Belaïd, Basma Khalfaoui, et ses deux filles, et pour le dirigeant du Front populaire, Mongi Rahoui. De son côté, Basma Khalfaoui a affirmé que « toutes les preuves attestent de l'implication du pouvoir en place dans l'assassinat de Chokri Belaïd». Cette manifestation s'inscrit, selon le coordinateur régional du PPDU à l'Ariana, Taoufik Tej, dans le cadre des initiatives du Ppdu pour révéler toute la vérité sur l'assassinat de Chokri Belaïd et pour inciter les citoyens à faire face à tous ceux qui veulent confisquer la révolution et la dévier de ses objectifs de liberté, de justice sociale et de dignité nationale. La police et la justice accusées de laxisme D'autre part, les membres de l'Initiative pour la recherche de la vérité sur l'assassinat de Chokri Belaid (Irva) accusent la police et la justice de laxisme dans l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd. Ces accusations ont été lancées lors d'une conférence de presse organisée, hier, par le collectif Irva, créé le 25 avril dernier. Basma Khalfaoui, veuve de Chokri Belaïd et membre de Irva, a signalé que plusieurs indicateurs montrent le manque de volonté de la part des ministères de la Justice et de l'Intérieur en ce qui concerne la révélation de l'identité des vrais criminels. «L'enquête a été menée de manière anarchique dès le début», a-t-elle estimé, critiquant, dans ce sens, le retard pris dans la récupération des résultats de l'analyse balistique qui a été envoyée à un laboratoire français. Basma Khalfaoui a indiqué que Irva compte organiser une manifestation pacifique le 6 août prochain, six mois après l'assassinat de Chokri Belaid, et appelé les partis, les organisations et les associations à prendre part à cette marche. Pour sa part, Néziha Rjiba, militante des droits de l'Homme et membre d'Irva, a dénoncé les campagnes qui portent atteinte à la réputation de Chokri Belaïd et à celle de sa famille, et qui sont menées, a-t-elle dit, par certains médias et certaines pages Facebook proches d'Ennahdha. De son côté, Taïeb Laâguili, président de l'Initiative, a annoncé que des avocats français ont été chargés de suivre l'affaire devant la justice tunisienne, affirmant que le recours à la justice internationale n'est pas encore envisagé. Le président du comité de défense, Nizar Senoussi, a révélé l'existence de certains vices de procédure qui, a-t-il dit, seront prochainement portés à la connaissance du public.