Après la livraison de deux cargaisons d'acide phosphorique en juin dernier, un troisième navire chargé de 30 mille tonnes a été expédié, hier, vers l'Inde. Et selon les prévisions, les exportations annuelles seraient de l'ordre de 360 mille tonnes. En effet, c'est la capacité de production de ce projet mixte tuniso-indien de fertilisants, l'usine Tifet. Pour célébrer le démarrage de cette société, le ministre de l'Industrie, M. Mehdi Jomaâ, a reçu, hier, une délégation indienne présidée par le ministre d'Etat indien des Industries chimiques et des engrais, M Srikant K. Jena. L'objectif de ce projet, selon le ministre de l'Industrie, est de garantir des débouchés de la production tunisienne de phosphate et de fidéliser les clients indiens. Le projet de 750 millions de dinars a été lancé par la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), le Groupe chimique tunisien et deux sociétés indiennes, depuis l'année 2005. Et l'entrée en production a été retardée de deux ans, à cause des effets collatéraux de la révolution. «C'est un projet qui emploie une technologie de pointe et qui s'intègre dans son environnement», affirme le ministre. Et d'ajouter : «C'est une démonstration de la qualité des compétences tunisiennes». Mieux encore, «ce projet est un premier exercice qui ouvre la porte à une nouvelle coopération, notamment dans le secteur des industries pharmaceutiques», ajoute le ministre. Le ministre indien, pour sa part, a soutenu cette thèse du renforcement de la coopération. Il a invité, à cette occasion, les investisseurs de multiplier les visites et les missions. Concernant ce projet, il a rappelé que l'agriculture est l'un des piliers de l'économie indienne. «On a une population de 1,3 milliard à nourrir», rappelle-t-il. De ce fait, la sécurité alimentaire figure au premier rang des enjeux de ce projet. Le capital de Tifret qui s'élève à 90 millions de dinars est détenu à raison de 70% par les deux sociétés tunisiennes, CPG et GCT. Cette nouvelle unité permettrait d'employer 500 personnes et de développer les exportations tunisiennes du secteur des phosphates et dérivés. Toute la production de ce projet serait commercialisée sur le marché indien. L'usine de Tifret nécessitera 1,4 million de tonnes de phosphate par an, soit 20% de la production nationale. La CPG se chargera d'ailleurs d'approvisionner cette nouvelle unité conformément à un accord signé dans ce sens. Ce projet s'étend sur une superficie de 25ha, près de l'unité d'acide phosphorique du GCT à Skhira.