La mosquée de la Zitouna est-elle sortie de la tutelle de l'Etat en vertu d'un document signé le 12 mai 2012 ? C'est ce que croient les uns... et que contestent les autres Le conseiller du ministre des Affaires religieuses, Sadok Arfaoui, a fait, hier, la lumière sur le différend suscité par la signature, le 12 mai 2012, d'un protocole relatif à l'enseignement zitounien. Dans ce contexte, il a critiqué la position de l'imam de la mosquée de la Zitouna, Houcine Laâbidi, qui, a-t-il regretté, avait jugé que ce protocole constitue un document juridique contraignant, instituant l'indépendance de la mosquée de la Zitouna à l'égard de l'Etat et balisant la voie à l'instauration d'un Etat confessionnel et ecclésiastique à l'instar du Vatican. Le document précité n'est qu'une déclaration d'intention visant à ressusciter l'enseignement zitounien dans la Grande Mosquée, a-t-il tenu à préciser lors d'un point de presse. Nul établissement religieux dans le monde islamique n'est soustrait à la tutelle de l'Etat. La gestion de la mosquée de la Zitouna relève de l'autorité du ministère des Affaires religieuses, conformément aux lois de 1988 et de 1994 fixant les attributions et le rôle du ministère en matière de gestion des mosquées, a-t-il rappelé. En vertu de ladite loi, la désignation, la révocation des cadres religieux et l'entretien des mosquées sont du ressort du ministère. Sur le plan réglementaire, le texte du protocole n'a pas valeur d'une loi, a-t-il dit, estimant que Houcine Laâbidi n'a pas la qualité juridique pour adopter des lois imposables à l'égard de l'Etat. En vertu de la loi constitutive sur l'organisation provisoire des pouvoirs publics, l'Assemblée nationale constituante (ANC) est habilitée à adopter les lois, alors que la création des établissements publics est de la compétence exclusive du chef du gouvernement. Houcine Laâbidi, qui fait l'objet de 13 affaires en justice, a-t-il rappelé, avait empêché les cadres désignés par le département d'exercer leurs fonctions dans la mosquée de la Zitouna et s'était emparé des locaux publics sous prétexte de restitution des Awqafs. La rencontre d'information a été l'occasion de présenter le programme du ministère des Affaires religieuses à l'occasion du mois de Ramadan.