Le niveau des réserves en devises a atteint 11.347 MDT, ou l'équivalent de 104 jours d'importation, en date du 30 juillet 2013 Suite à la réunion mensuelle tenue par la Banque Centrale de Tunisie mercredi, le conseil d'administration a pu passer en revue les récents développements sur la scène nationale et leurs éventuelles conséquences sur la stabilité politique et sociale du pays. Lors de cette même assemblée, le Conseil s'est penché sur les dernières évolutions de la conjoncture économique mondiale relevant une révision à la baisse par le FMI, durant le mois en cours, du taux de la croissance économique mondiale, par rapport à ses prévisions du mois d'avril dernier. «Ce taux pourrait atteindre 3,1% au cours de cette année et 3,8% pour l'année prochaine contre 3,1% enregistré en 2012, et ce, en rapport, surtout, avec le ralentissement de l'activité dans plusieurs pays émergents, outre le risque de la récession dans la Zone Euro pour une période plus prolongée». Déficit commercial Sur le plan national, le Conseil a souligné que les données disponibles font planer un doute quant à la réalisation de l'objectif fixé dans le Budget économique en matière de croissance pour l'année 2013, et ce, en dépit de certaines évolutions sectorielles positives. S'agissant du secteur extérieur, le Conseil a souligné l'aggravation continue du déficit commercial avec l'extérieur durant le premier semestre de l'année en cours ainsi que la persistance des tensions exercées sur le déficit courant qui est demeuré à un niveau préoccupant malgré la baisse relative observée par rapport à la même période de l'an passé, soit 4,2% du PIB contre 4,6%. Toutefois, l'impact de ces évolutions sur le niveau des réserves en devises, qui ont atteint 11.347 MDT, ou l'équivalent de 104 jours d'importation, en date du 30 juillet 2013, a été atténué grâce à une mobilisation importante de ressources extérieures, et ce, en dépit du repli de l'excédent de la balance des emprunts et celui de la balance des investissements extérieurs. Quant à l'évolution des prix à la consommation, le taux d'inflation s'est stabilisé à un niveau élevé au mois de juin 2013, soit 6,4% en glissement annuel, et ce, pour le troisième mois consécutif, sachant que l'indice des prix à la consommation a augmenté de 0,3% en juin 2013 contre 0,1% le mois précédent. Concernant le marché des changes, le dinar a enregistré, en date du 29 juillet et comparativement à fin juin 2013, un léger repli par rapport à l'euro et au yen japonais de 1,6% et de 1,1%, respectivement, contre une quasi-stabilité par rapport au dollar U.S. S'agissant des évolutions monétaires, les besoins de liquidité des banques se sont globalement atténués durant la première moitié de l'année courante en comparaison avec la situation ayant prévalu à la fin de 2012. Toutefois, ces besoins se sont accrus à partir du mois de juin 2013, amenant ainsi la Banque centrale à intensifier ses interventions sur le marché monétaire qui ont atteint le 30 juillet courant leur plus haut niveau depuis le début de l'année, soit 4.814 MDT en moyenne contre 4.758 MDT un mois auparavant et 3.922 MDT au mois de mai. Aussi, le taux d'intérêt moyen sur ce marché s'est-il stabilisé à 4,74% en juillet, soit le même taux enregistré le mois précédent. Il est à signaler qu'une cellule de veille a été mise en place au sein de la Banque Centrale pour assurer un suivi attentif des dernières évolutions des principaux indicateurs économiques et financiers et du marché des changes. En outre, et dans le cadre du suivi diligent du développement de la conjoncture économique et financière en collaboration avec le secteur bancaire, le gouverneur de la Banque Centrale a tenu une réunion avec les dirigeants des banques en date du 30 juillet durant laquelle a été relevé, notamment, le déroulement normal des opérations bancaires surtout monétaires et de change. Mesures d'urgence Lors de l'analyse de l'activité du secteur bancaire, le Conseil a constaté le ralentissement du rythme de progression de l'encours des dépôts pendant le premier semestre de cette année par rapport à la même période de 2012 (2,4% contre 4,1%), et ce, parallèlement à l'évolution des concours à l'économie qui se sont accrus, au cours de la même période, de 3,2% contre 5,1% durant le premier semestre de 2012, suite notamment à la faiblesse du rythme des crédits à moyen et long terme. A la lumière de ces évolutions, le Conseil a exprimé sa préoccupation concernant les événements récents, qui ont marqué la scène nationale, et attiré l'attention sur la gravité de leurs retombées éventuelles sur l'activité économique et les équilibres financiers internes et externes, s'ils ne sont pas circonscrits rapidement. En outre, le Conseil a confirmé le maintien d'une politique monétaire accommodante par la Banque centrale afin de fournir les liquidités nécessaires à l'activité économique et au soutien des secteurs productifs, outre le suivi rigoureux de l'évolution des indicateurs monétaires et financiers, et a décidé de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque centrale. Le Conseil a également appelé à prendre les mesures urgentes nécessaires sur le plan politique, sécuritaire et économique à même de pallier, moyennant la conjugaison de tous les efforts, la situation difficile et d'aider à retrouver le rythme requis de l'activité économique pour les derniers mois de cette année. N.C. (D'après BCT)