Les réactions des partis politiques tunisiens se poursuivent, après les derniers développements en Egypte, à la suite de la dispersion par la force des sit-in de la place Rabiaâ Al Adaouia et celle d'Ennahdha, au Caire, faisant de nombreuses victimes entre morts et blessés. Le parti El Massar démocratique et social a exprimé «sa forte préoccupation face au recours à la violence armée pour régler les différends politiques, ce qui menace le processus de transition démocratique et pousse l'Egypte vers les affrontements meurtriers entre les habitants, ainsi que vers les confrontations confessionnelles», d'après son communiqué. Le parti El Amen considère ce qui se passe en Egypte comme «un crime contre le peuple, la révolution et le processus démocratique», tout en exprimant son étonnement du «silence de l'opposition tunisienne face aux méthodes sauvages utilisées pour la dispersion des sit-in en Egypte». Le Mouvement démocratique pour la réforme et la reconstruction indique «avoir appris avec tristesse et douleur l'information relative aux actes commis par les autorités sécuritaires et militaires qui ont commis un carnage contre les sit-inneurs pacifiques en Egypte, sous prétexte de disperser des rassemblements, ce qui a conduit à la mort de centaines de personnes». Il ajoute que «le moment est venu, en Tunisie, pour retenir la leçon égyptienne, éviter la violence et l'effusion du sang et mettre fin aux tiraillements politiques, à travers le rejet des dissensions et la réalisation de l'unité nationale et la concorde». Le Parti des travailleurs a dénoncé, dans un communiqué, «le carnage et l'agression contre l'un des droits politiques fondamentaux qui est celui de la liberté de manifester, de s'exprimer, de protester et de se rassembler», appelant à «l'ouverture d'une enquête d'urgence sur les conditions et les circonstance de ce carnage». Il a considéré que «la poursuite des sit-in par les partisans des Frères musulmans ne peut expliquer ce degré de férocité». En outre, le Parti des travailleurs fait assumer aux Frères musulmans «la responsabilité de l'escalade et de la dérive violente des sit-in qui étaient jusque-là pacifiques». Sur le même plan, le bureau constitutif du Courant du 14 décembre 2011 a dénoncé, dans un communiqué, «l'usage démesuré de la force par les autorités sécuritaires et l'armée égyptiennes», tout en faisant remarquer qu'il était possible « de ne pas se presser, ouvrir plus la voie à des solutions pacifiques et empêcher l'effusion du sang». De son côté, le fondateur du parti El Mahabba, Mohamed Hachmi Hamdi, a lancé un appel aux participants à la manifestation, prévue aujourd'hui à Tunis, pour dénoncer le terrorisme et se solidariser avec l'Armée nationale et les forces de sécurité, à effectuer la prière de l'absent à la mémoire «des martyrs de la liberté et de la démocratie en Egypte». Pour sa part, le mouvement Nida Tounès a dénoncé, hier dans un communiqué, les événements violents qui se sont déroulés dans les villes égyptiennes, regrettant que «les sit-in aient dévié de leur caractère pacifique pour entrer dans un affrontement armée avec les autorités». Nida Tounès a exprimé le vœu de «voir s'arrêter l'effusion du sang des Egyptiens dans les plus brefs délais et de rechercher une solution politique et civile à la crise afin de parer à toute ingérence étrangère». Le communiqué a également stigmatisé les incendies des églises coptes et la violence qui a visé les citoyens égyptiens de confession chrétienne.