Des agriculteurs de Kébili (Sud tunisien) se sont déclarés «mécontents» et ont critiqué la décision du Groupement interprofessionnel des fruits et légumes (GIF) d'augmenter les prix du plastique destiné à la protection des régimes de dattes contre les intempéries. Dans des déclarations au correspondant de TAP dans la région, ils ont dit que cette augmentation de 320 millimes/kg, par rapport à la saison dernière, va dissuader les agriculteurs et les propriétaires des petites palmeraies à protéger leurs productions, ce qui aura, par conséquent, un effet négatif sur la qualité de la production nationale des dattes. Le GIF a fixé le prix de vente au public du kilogramme de plastique à 2,710 dinars contre 2,390 dinars/kg la saison dernière. En contrepartie, le prix des moustiquaires a été réduit de 450 millimes/unité à 390 millimes. Sadok Ben Nasr, un agriculteur de la région de la zone de Kébili-Sud, s'est dit «mécontent» de cette augmentation qui vient alourdir la charge de l'agriculteur et ne l'aide pas à gérer ses dépenses pour protéger sa récolte, d'autant plus que les cueillettes coïncident, déjà, avec une période de pointe et de grandes dépenses (saison estivale, rentrée scolaire, fêtes de l'Aid...). Il a ajouté que la réduction du prix de la moustiquaire n'est pas d'un grand apport pour l'agriculteur, relevant que les agriculteurs de la région préfèrent les toiles en plastique pour protéger les dattes. Or, «l'achat de ces toiles est conditionné par l'achat de trois moustiquaires», a-t-il avancé, sachant qu'un seul palmier nécessite 5 à 6 kg de toiles en plastique pour couvrir totalement ses régimes de dattes. Mohamed Ben Belgacem, un autre agriculteur de la région, a évoqué, lui, la hausse des coûts de préparation de la récolte de dattes en général, depuis la vaccination des grappes jusqu'à la collecte, faisant état d'une rareté de la main-d'œuvre qui vient s'ajouter aux soucis des agriculteurs de la région. Il a appelé les autorités régionales à intervenir et à réviser les prix du plastique et des moustiquaires et aussi à faciliter l'accès des agriculteurs aux crédits saisonniers pour qu'ils puissent gérer leurs dépenses et préserver la dynamique économique dans la région. «Les groupements interprofessionnels pourraient garantir les besoins en plastique et en moustiquaires de leurs agriculteurs adhérents et reporter leur paiement après les cueillettes», suggère M. Ben Belgacem. Du côté du GIF, le directeur régional du groupement (Kébili), Iadh Ben Hamad , a déclaré au correspondant de TAP que l'augmentation des prix du plastique est tributaire de la hausse du coût des matières premières sur le marché mondial. D'après lui, malgré cette augmentation, ces matières continuent d'être subventionnées et l'Etat se charge de 40% de leur coût initial. Les autorités de tutelle œuvrent actuellement à augmenter la subvention de cette matière (le plastique), et ce, en attendant la mise en œuvre d'une stratégie nationale visant à généraliser l'utilisation des moustiquaires, dont les recherches scientifiques ont prouvé l'efficacité dans la protection des régimes de dattes contre les intempéries et les vers de dattes. M. Hamad a précisé, dans ce contexte, que «l'Etat a pris l'initiative de subventionner les coûts des moustiquaires à hauteur de 80% par rapport au coût de production, relevant que le GIF a garanti, cette année, près de 1 million de moustiquaires. En parallèle, 300 t de plastique seront distribuées aux différentes unités et coopératives et groupements interprofessionnels qui se chargent, à leur tour, d'approvisionner les agriculteurs.