«Les constituants qui se sont retirés de l'Assemblée nationale constituante (ANC) poursuivront leur sit-in d'Errahil (Départ) au Bardo et dans les régions jusqu'à la dissolution du gouvernement actuel», a déclaré hier après-midi Issam Chebbi, constituant retiré de l'ANC et membre de l'Union pour la Tunisie. «Les constituants dissidents ne lèveront le sit-in que si la Troïka et le mouvement Ennahdha acceptent clairement la dissolution du gouvernement actuel qui sera un gouvernement de gestion des affaires courantes en attendant la composition d'un nouveau gouvernement de salut national présidé par une personnalité nationale indépendante», a-t-il ajouté à l'issue d'un entretien, hier après-midi, avec le secrétaire général de l'Ugtt Houcine Abassi, auquel avait pris part une délégation de députés retirés de l'ANC. Issam Chebbi a souligné que le coup d'envoi de la semaine de départ (Errahil) sera donné samedi, prochain relevant que les négociations se poursuivront entre-temps avec les autres partis politiques et organisations instigateurs du dialogue national. Pour sa part, Mongi Rahoui, membre du Front populaire et constituant retiré de l'ANC, a indiqué que l'acceptation par le mouvement Ennahdha de l'initiative de l'Ugtt constitue une reconnaissance implicite de l'échec. Ainsi, ce parti «doit prendre une position bien claire» en «décidant de la dissolution du gouvernement actuel pour éviter l'aggravation de la situation socioéconomique et politique du pays», a-t-il dit. «Il est grand temps d'amorcer le dialogue autour de la composition d'un nouveau gouvernement indépendant composé de compétences nationales et qui aura pour mission de mettre en œuvre des mesures d'urgence pour sauver le pays», a-t-il ajouté. Jointe par téléphone par l'agence TAP, la constituante dissidente Karima Souid a assuré que le Front de salut national «n'acceptera aucune forme de négociation avec le mouvement Ennahdha avant la dissolution du gouvernement et la formation d'un gouvernement de salut national». Pour ce qui est de la position du Front de salut concernant l'acceptation de l'initiative de l'Ugtt par le mouvement Ennahdha, Souid souligne que le mouvement Ennahdha «veut faire diversion et gagner encore plus de temps», estimant qu'au vu «des déclarations d'un certain nombre de ses dirigeants comme Abdellatif Mekki et Houcine Jaziri, Ennahdha n'admet pas le principe d'un gouvernement de salut national».