n assume la responsabilité de l'échec, mais on ne prend pas des décisions. Va-t-on continuer avec la même approche et le même staff et joueurs? Si vous avez assisté à la conférence de presse de Ali Benzarti, Adel Tlatli; en compagnie d'Amine Rezig, capitaine de la sélection, vous seriez sorti avec une conclusion simple et claire. La déroute de la sélection au dernier championnat d'Afrique est expliquée par les conditions catastrophiques d'entraînement dans le dernier stage, tenu sur place à Abidjan. Pendant une dizaine de jours, et selon A. Benzarti, pas de salle disponible pas de possibilités de tenir une séance pleine. Nos basketteurs ont dû s'entraîner sur le gazon et sur un parquet en plastique. Résultat : Mejri et Ben Romdhane touchés et toute l'équipe fatiguée. Le président de la Ftbb et le sélectionneur national y ont si bien insisté que l'on a cru que c'est la seule explication plausible à la désillusion. Par contre, ils ont demandé pardon au public et en ont assumé l'entière responsabilité. Et comme nous, ils n'arrivent pas encore à digérer et à réaliser que le champion d'Afrique en arrive là. La phrase de Adel Tlatli est révélatrice : «Croyez-moi, je n'ai pas compris ce qui s'est passé». Le sélectionneur national a évoqué son point de vue sur le parcours de la sélection avant même le tournoi continental. «On avait un choix difficile à faire, celui de jouer les Jeux méditerranéens et de gagner quelque chose. C'était harassant de faire les deux, d'autant qu'il y avait des joueurs absents comme Mejri et H'didane. On a eu une grosse débauche d'énergie à Mersin, et ça a pesé sur les jambes plus tard. Le tirage au sort était aussi un tirage au sort piégé. J'avais très peur du match des huitièmes et je l'ai dit aux joueurs. Je ne justifie rien et j'assume mon entière responsabilité. Je ne comprends pas encore comment une équipe aussi forte et expérimentée que la nôtre puisse bloquer face à une Egypte moyenne et qui avait des pivots à 4 fautes. Je crois que le problème était mental avant tout. On n'a pas encore su gérer le nouveau palier dans lequel nous nous sommes trouvés. C'est difficile du jour au lendemain de se trouver dans un club étranger avec un gros salaire et des médias qui vous sollicitent. De nombreux joueurs n'avaient pas de contrats et avaient la tête ailleurs. Notre équipe n'a pas pu jouer sur sa vraie valeur. Et je vous affirme que plusieurs de mes joueurs peuvent encore donner le plus escompté. Je ne m'en prends pas à eux, et je crois encore que le cycle de sélection n'est pas terminé». Et maintenant ? Cette conférence, un peu tendue, a révélé quelques sous-entendus. D'abord, le cas Salah Mejri, joueur-vedette, mais loin de son meilleur niveau. Mejri refuse la manière dont il a été traité par Tlatli et il l'a dit aux médias. Quand on a demandé au sélectionneur national si le cycle est terminé, il nous a dit que non. Pour lui, un joueur comme Marouène Kechrid (plein de talent) serait là en 2015! On n'a pas compris cette approche. Si les mêmes joueurs et le même sélectionneur (qui a un grand mérite dans l'épopée de la sélection) ont encore une marge énorme devant eux, pourquoi nous en sommes arrivés là? Cela nous fait plaisir que le sélectionneur national nous lise. Il n'est pas d'accord sur certains points, mais il doit accepter une fois pour toutes qu'il y a des points de vue différents et probablement meilleurs que les siens. Quand nous avons parlé de Souabni et de Abada, on pensait à un sang neuf. Ce n'est pas une «honte» si un joueur qui a pris part au Mondial U19, prenne une réelle chance. Pour le sélectionneur, l'équipe de Tunisie n'est pas un système fermé mais reste ouverte à tous les techniciens (chose que nous ne partegeons pas). L'avenir? d'après les dires de Benzarti et Tlatli, pas de décision radicale. Benzarti qui ne veut pas voir la vérité en face, n'a aucun reproche technique ou humain. Il confirme le même staff en promettant de l'étoffer avec un préparateur mental et un préparateur physique spécialisé. D'après nos sources, il y aura des décisions, question de déclencher un nouveau cycle. Les quelques jours qui viennent vont être déteminants. On n'a pas tout dit hier, on attendra la prochaine réunion du bureau fédéral. Mais ayons le courage de reconnaître ses erreurs et d'accepter la réalité. Ce qui s'est passé a terni l'image au basket. Et pour repartir, il faut un changement qui touche tout et tous!
