Le cinéma occupe en ce moment les devants de la scène, avec la célébration tout au long de 2010 de l'année du cinéma tunisien, et ce, en accord avec la décision que le Président Zine El Abidine Ben Ali a annoncée à l'occasion de la Journée nationale de la culture. Le but est de rappeler un parcours marqué par de nombreuses productions qui ont brillé de mille feux dans diverses manifestations nationales et internationales. Mais il s'agit également d'enrichir la cinémathèque nationale avec la production de films qui reflètent le visage nouveau de notre pays et ses ambitions dans tous les domaines et, dans le même temps, d'assurer une présence active sur la scène mondiale, à l'instar de ce qui a été réalisé au cours de l'âge d'or du cinéma tunisien. C'est un fait, le cinéma tunisien connaît de nos jours des difficultés liées à l'arrivée de la technologie numérique qui se traduit notamment par la défection du public des salles de cinéma. Le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine a, dans ce contexte, élaboré un programme visant à concevoir des solutions appropriées en termes de création, de financement, de production et de distribution. Concernant le financement, il a été convenu de subventionner 9 longs métrages et 11 courts métrages et d'apporter une aide à l'écriture pour trois longs métrages. Cette mesure a nécessité des crédits importants, il faut le souligner, en comparaison avec le soutien dont bénéficiaient auparavant les films tunisiens. En même temps, il sera procédé à la création d'un nouveau mécanisme au sein du ministère . Sa mission : soutenir le film documentaire à travers la consécration de crédits additionnels dans la mesure où il met en exergue les multiples facettes de la culture tunisienne. L'accent est mis aussi sur le développement du partenariat avec les investisseurs privés pour réaliser une nouvelle génération de complexes cinématographiques multidisciplinaires, intégrés dans les centres commerciaux et touristiques, pouvant proposer aux visiteurs plusieurs prestations culturelles et récréatives. Côté ''exploitation'', l'on a procédé d'ores et déjà à la généralisation de la projection numérique dans les salles. Une commission ad hoc s'emploie depuis début juin à trouver des modes de financement impliquant les propriétaires des salles, les banques et l'administration pour garantir la migration vers les représentations numériques et préparer les salles en prévision de la prochaine session des Journées cinématographiques de Carthage (octobre 2010). Par ailleurs, une commission consultative élargie du cinéma a été chargée d'élaborer une étude de faisabilité pour la création d'un Centre national du cinéma sous forme d'un établissement ayant l'autonomie administrative et financière. Il sera chargé d'organiser les métiers du cinéma et de réaliser la mutation qualitative souhaitée au niveau de la production, de la distribution et de l'exploitation. Dans un autre registre, un projet de loi présenté par le ministère visant à supprimer le cahier des charges lors de la création des sociétés de production audiovisuelle et cinématographique et le retour au régime de l'autorisation préalable a été adopté par la Chambre des députés et la Chambre des conseillers, afin d'ouvrir la voie devant les investisseurs pour réaliser le plus souhaité et garantir une véritable relance de la production cinématographique. Le programme de restructuration du secteur et d'appui du cinéma tunisien et ses créateurs comporte le recours à un bureau d'études pour mener une étude stratégique sur la diversification des modes du financement culturel, ses origines et ses outils, sachant que les industries culturelles auront la part du lion dans cette étude. Dans le souci de prémunir la production cinématographique contre la déperdition, une structure spéciale nommée ''Cinémathèque'' sera mise en place au sein de la Cité de la culture à Tunis pour assurer la numérisation de tous les films tunisiens et permettre leur projection dans des salles appropriées, de sorte que l'on puisse parler de musée cinématographique évolué. Le ministère va subventionner un long métrage documentaire sur l'histoire du cinéma amateur sous le titre ''Souar Moutawatira'' (images successives). Cet opus sera fin prêt avant la fin de l'année. Le plan d'action prévu comporte également la promotion de la Tunisie en tant que destination pour l'exportation et le développement du partenariat avec les diverses organisations régionales et internationales, à la faveur de l'intensification de la participation aux festivals mondiaux et aux manifestations cinématographiques prisés par les ténors du cinéma mondial, à l'instar du Festival de Cannes. Sur un autre plan, et pour attirer les producteurs étrangers, un guichet unique a été créé au sein du ministère de tutelle pour faciliter les procédures administratives en vue d'obtenir les autorisations nécessaires au tournage des films sur le sol tunisien. A cet égard, le ministère a enregistré une augmentation remarquable du nombre de films tournés en Tunisie depuis l'ouverture de ce guichet. De plus et compte tenu de la bonne réputation dont jouissent les Journées cinématographiques de Carthage en Afrique et dans le reste du monde, les préparatifs vont bon train pour assurer la réussite de ce rendez-vous à travers l'innovation prévue dans ses différentes sections et activités parallèles et l'hommage qui sera rendu au cinéma tunisien: pas moins de dix films locaux seront à l'affiche. Les différentes régions du pays accueilleront des manifestations et projections cinématographiques avec la participation de plusieurs critiques et animateurs, en collaboration avec les associations cinématographiques.