«Aujourd'hui j'ai compris qu'il nous faut un parti fort, et Nida Tounès est un parti fort», déclare Saïd Aïdi Sous la baguette et l'œil toujours attentif du metteur en scène Fadhel Jaziri, le parti de Nida Tounès a organisé hier, à son siège situé aux berges du lac, une cérémonie de présentation des nouveaux venus. Ils sont plus d'une centaine à avoir choisi de rallier les rangs du parti fondé par Béji Caïd Essebsi, «par réalisme politique», disent-ils. Plusieurs ex-ministres du gouvernement de Béji Caïd Essebsi font partie du gotha politique, en l'occurrence Saïd Aïdi, Mehdi Houas, Slaheddine Sallami, Abdelaziz Rassaâ et Mohamed Aloulou. Cependant, l' ex-secrétaire général du RCD, Mohamed Ghariani ,aurait bel et bien adhéré au parti. «Conformément à ses vœux, il ne jouera pas de rôle de premier plan», explique une source proche. C'est peut-être la raison pour laquelle il s'est fait discret en évitant de se mêler aux convives, hier. Prenant la parole, le président de Nida Tounès a dit «regretter» que des figures politiques importantes aient désaffecté son allié au sein de l'Union pour la Tunisie. Mais, «de toutes les manières, ils ne sont pas allés très loin, nous faisons partie de la même grande famille démocrate, et porteurs des mêmes valeurs que Nida Tounès», a-t-il rassuré. Caïd Essebsi a également démenti les rumeurs faisant état de divergences au sein du mouvement, trouvant au contraire que les différences de vues sont une chose positive. Il a annoncé pour bientôt le premier congrès du parti et l'élection d'une nouvelle direction, y compris le président. Pour sa part, l'ancien ministre Saïd Aïdi a souligné que «aujourd'hui j'ai compris qu'il nous faut un parti fort, et Nida Tounès est un parti fort», résumant ainsi l'intérêt de ce grand transfuge qui se fait au détriment du parti Al-Jomhouri incapable, selon ses ex-membres, de constituer une alternative crédible. Karim Barketallah, qui atterrit à Nida Tounès après un bref passage au parti Ettakatol, puis au Jomhouri, affirme que plus de 130 personnes ont rejoint avec lui les rangs de ce parti pour constituer à l'intérieur un courant politique chargé de préparer l'émergence d'une « nouvelle génération politique». «Ce projet, nous le portons depuis un certain temps avec notamment Saïd Aidi, et nous nous sommes heurtés au refus de la direction du Jomhouri qui gère le parti comme une propriété privée, et qui méprise ceux qui n'ont pas de passé militant», confie-t-il. Mise en avant par la «com» du parti, Amel Belkhiria, également ex-jomhouri, se dit fière de «représenter une large catégorie de femmes issues de l'école de la République, qui croit en la place de la femme en tant que citoyen à part entière». Ils le disent et le répètent, «l'objectif est de gagner les prochaines élections». Pour eux, la machine Nida Tounès pourra permettre d'atteindre ce but.