Port du brassard noir pendant trois jours en signe de deuil et le Syndicat général du corps de la Garde nationale appelle à des funérailles à la hauteur des sacrifices consentis par les martyrs Un échange de tirs avec un groupe de quinze terroristes à Dour Ismaïl, près de Goubellat (gouvernorat de Béja), a causé la mort de deux agents de la Garde nationale, le chef de poste Mahmoud Ferchichi et le sergent Karim Hamdi. Un troisième agent, le sergent Faouzi Charfi, gravement blessé, a été transporté à l'hôpital où il a subi une opération. Imed Belhaj Khelifa, porte-parole de l'Usfst (Union des syndicats des forces de sécurité tunisiennes), nous a raconté les circonstances de la mort des deux agents de la Garde nationale : «Le chef du poste de la Garde nationale Mahmoud Ferchichi a reçu une information selon laquelle des terroristes se trouvaient dans une maison abandonnée à Dour Ismaïl. Il s'est déplacé sur les lieux en voiture avec deux sergents. En entrant dans le lieu indiqué, il a été surpris avec les deux sergents par les tirs nourris du groupe terroriste. Ce qui a causé sa mort ainsi que celle du sergent Karim Hamdi. Le troisième, Faouzi Charfi, qui a été opéré des suites de ses blessures, est dans un état stationnaire». Les agents de sécurité venus en renfort ont trouvé dans la maison en question des explosifs, des armes, des mines et de l'amonitre. L'attaque terroriste de Dour Ismaïl est survenue une journée après les deux attaques perpétrées le mercredi 16 octobre contre deux postes frontaliers et une voiture de la Garde nationale à Faj Hassine et El Mella au Nord-Ouest du pays (gouvernorat de Jendouba), mais fort heureusement sans provoquer de victimes. Face à ces actes et attaques terroristes, nous avons recueilli la réaction du porte-parole de l'Usfst, Imed Belhaj Khelifa, qui, entre sentiments à la fois de douleur et de colère, nous a fait la déclaration suivante : Brassards noirs durant 3 jours «En tant que membre de l'Usfst, nous ressentons une immense douleur après la mort de trois des nôtres qui se sont, en martyrs, sacrifiés pour servir le combat national contre le terrorisme. Mais nous ressentons également de la colère car en tant qu'Union des syndicats des forces de sécurité, nous avons à plusieurs reprises appelé à combattre le terrorisme. Or, nous avons été accusés de vouloir politiser l'institution sécuritaire. Alors que nous avons juste exprimé le vœu d'une institution sécuritaire républicaine neutre et indépendante. Je vous rappelle que le 28 mai 2012, l'Usfst a prévenu le gouvernement contre le danger terroriste, mais nous avons été accusés de trahison. Or, notre seul objectif n'est autre que l'intérêt du pays. Le 10 mai 2013, nous avons rencontré des députés de l'Assemblée nationale constituante (ANC) aussi bien de la Troïka que de l'opposition dans différentes commissions, nous avons également rencontré le président de l'ANC durant une heure. Mais dans la foulée, il y a eu l'assassinat de Mohamed Brahmi». Que faire pour mieux combattre ce fléau du terrorisme? La réponse du porte-parole de l'Usfst ne se fait pas attendre: «Nous demandons au peuple tunisien de soutenir l'institution sécuritaire, car il est maintenant clair que les forces de sécurité payent le tribut du terrorisme, c'est pourquoi tous les Tunisiens doivent les soutenir. Il faudrait, par ailleurs, qu'on cesse d'attaquer l'institution sécuritaire, notamment de la part des hommes politiques sur les plateaux de télévision. Que les politiques cessent de faire preuve d'égoïsme et mettent de côté leurs différends car l'avenir de notre pays est plus important que les honneurs et l'attachement au pouvoir. Encore une fois, le seul vœu des forces de sécurité c'est de voir naître une institution sécuritaire républicaine neutre et indépendante. Enfin, il est clair que nous ne reculerons pas et que nous continuerons à accomplir notre devoir et notre mission même si cela coûtera davantage de victimes et de martyrs dans nos rangs. Mais ce que nous voulons, c'est le soutien de tous les Tunisiens, car nous sommes lassés des discours creux et des cérémonies d'hommages à nos martyrs qui tombent les uns après les autres. Au gouvernement de prendre les décisions fermes afin de combattre sérieusement le terrorisme». Nous avons appris, par ailleurs, que les opérations de ratissage de la région de Goubellat se poursuivent, depuis hier, et qu'il y a un certain nombre de blessés parmi le groupe de terroristes encerclés. Le syndicat des agents de la Garde nationale a, enfin, annoncé que les forces de sécurité porteront un brassard noir en guise de deuil pendant trois jours, et ce, du 18 au 20 octobre.