Une liste composée de personnalités publiques et de la sphère sécuritaire a été trouvée dans l'une des maisons perquisitionnées. La cellule terroriste prévoyait l'attaque d'institutions étatiques Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Laroui, a annoncé hier, lors d'un point de presse, que le bilan des opérations militaires et sécuritaires déclenchées jeudi 17 octobre à midi dans la localité de Oum Esmail, près de Goubellat (gouvernorat de Béja), s'est soldé par la mort de neuf membres de la cellule terroriste et la capture de quatre terroristes présumés. «Nous déplorons la mort de deux valeureux agents de la Garde nationale : il s'agit de Mohamed Ferchichi et Karim El Hamdi», a-t-il déclaré en faisant référence aux deux agents de la Garde nationale tombés jeudi dernier. La cellule, liée au groupe terroriste Ansar Echaria, a été démantelée selon le porte-parole, même si deux de ses membres sont toujours en fuite. Certains de ses membres sont classés «très dangereux et impliqués dans des assassinats politiques». «Nous sommes à la recherche de ces membres en cavale, et des personnes impliquées dans le financement de la cellule terroriste sont également pistées», a-t-il précisé. Le ministère de l'Intérieur évoque une saisie d'armes plus ou moins sophistiquées, ainsi que d'une quantité importante de produits pouvant être utilisés dans la fabrication de bombes artisanales. «Plusieurs fusils d'assaut de type Steyr, des kalachnikovs, des fusils de chasse volés et des munitions ont été saisis par les unités de l'Armée et de la Garde nationale lors de cette opération. Elles ont également trouvé une quantité importante de soufre, d'ammonitre et de charbon», a-t-il révélé. Plus inquiétant, une liste composée de personnalités publiques et de la sphère sécuritaire a été trouvée dans l'une des maisons perquisitionnées. La cellule terroriste prévoyait, selon le ministère de l'Intérieur, d'attaquer des institutions étatiques. Hier matin, lors d'une opération de ratissage, la Garde nationale a pu mettre la main sur des kalachnikovs, des mitrailleuses et des armes de précision, utilisées contre les forces de l'ordre. A quoi s'ajoutent deux tonnes d'ammonitre : engrais pouvant être utilisé dans la fabrication d'explosifs. Mohamed Ali Laroui, qui s'exprimait dans la matinée, a indiqué que «les opérations de ratissage continuent mais arrivent à leur terme». Il a appelé tous les Tunisiens à s'unir pour faire face au terrorisme. «Le fait que nous ayons conduit cette opération avec succès ne signifie pas la fin de notre travail. Il y aura très certainement d'autres attaques terroristes. Nous devons être vigilants, notamment à travers l'intensification des renseignements généraux, car il existe des cellules dormantes qui peuvent passer à l'action à tout moment», a-t-il averti. Par ailleurs, la question de la sécurité des agents de la Garde nationale sur le terrain reste ouverte : aurait-on pu éviter la mort de Mohamed Ferchichi et Karim El Hamdi ? Une question évitée par le porte-parole du ministère, qui admet en même temps que les forces de l'ordre sont sans couverture juridique en cas d'accident du travail.