DUBLIN (Reuters) — L'Irlande a réclamé hier le départ d'un membre de l'ambassade d'Israël à Dublin, en raison de l'usage de huit faux passeports irlandais par le présumé commando israélien qui a assassiné un chef militaire duHamas en janvier dernier à Dubaï. "L'enquête a confirmé que huit passeports irlandais utilisés par les agents soupçonnés du meurtre de Mahmoud Al Mabhouh étaient des faux", a fait savoir le chef de la diplomatie de Dublin, Michael Martin. "Cette utilisation frauduleuse de passeports irlandais par un Etat avec lequel l'Irlande entretient des relations bilatérales amicales, bien que parfois franches, est clairement inacceptable et exige une réponse ferme", a-t-il ajouté, dans un communiqué. Israël n'a ni confirmé ni démenti avoir joué un rôle dans l'assassinat de Mabhouh par un commando d'une vingtaine d'agents qui ont utilisé des passeports britanniques, irlandais, français, allemands et australiens et ont quitté les Emirats aussitôt leur victime éliminée. L'Australie et la Grande-Bretagne ont réagi en expulsant des diplomates israéliens et l'Allemagne a demandé ce week-end l'extradition d'un présumé agent israélien arrêté début juin en Pologne pour avoir utilisé un faux passeport dans cette même affaire. Le porte-parole du ministre israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, a regretté la décision du gouvernement irlandais, en estimant : "Elle n'est pas conforme à l'importance que nous attachons à notre relation". Martin, qui a souhaité pour sa part des "relations bilatérales productives" avec Israël, n'a fourni ni le nom ni la fonction du ressortissant israélien déclaré indésirable, mais il a précisé qu'il n'était "ni accusé ni suspecté" à titre personnel. "En étant contraint de quitter son poste prématurément, le fonctionnaire concerné est victime des agissements de l'Etat qu'il représente", a-t-il souligné. "Que les faux passeports irlandais aient été utilisés par des membres du même groupe qui était porteur de faux passeports britanniques et irlandais nous conduit à la conclusion inévitable qu'une agence du gouvernement israélien est responsable de ce détournement et, très probablement, de la fabrication de faux passeports irlandais", a souligné Martin. Il a affirmé en outre que les faussaires avaient répliqué des informations irlandaises valides sur six et huit faux passeports. Les deux autres étaient eux aussi conformes aux normes irlandaises mais n'ont jamais été délivrés.