« Nous avons invité le ministre à venir sur place, mais il n'est jamais venu discuter et envisager des solutions » La réunion de conciliation qui a eu lieu, hier, au siège du gouvernorat de Sfax, entre le directeur régional de la santé et les représentants syndicaux du secteur n'a pas réussi à désamorcer la crise. Ainsi, le syndicat de base des médecins, dentistes et pharmaciens de la santé publique de Sfax a décidé d'entamer une grève, demain 24 octobre, et ce, pour protester contre la dégradation de la situation sanitaire dans la région, l'état catastrophique des établissements sanitaires publics dans les différentes délégations, le manque d'effectifs ainsi que la marginalisation par le ministère de tutelle de leurs revendications professionnelles. Contacté par téléphone, Mohamed Jamoussi, secrétaire général du Syndicat de base des médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes de la santé publique à Sfax, indique que cette grève a été à maintes reprises reportée. « Au début, nous avons préféré discuter avec le ministère et la direction régionale de la santé publique. Les conditions sont tellement médiocres que notre conscience ne peut plus tolérer cette situation. Nous avons parlé avec des représentants du ministre. Nous avons invité le ministre à venir sur place, mais il n'est jamais venu discuter et envisager des solutions. La direction régionale de la santé publique est totalement absente». Le Dr Jamoussi a ajouté que la rupture des stocks de médicaments dans les deux hôpitaux universitaires a doublé en 2012 par rapport à 2011. « Plusieurs médecins ne possèdent pas de bureaux. Nous avons, actuellement, trois dentistes qui exercent sur une seule chaise. Un vrai gaspillage de temps. Le bloc opératoire de l'hôpital Habib Bourguiba a toujours fonctionné au tiers de sa capacité, parce que nous enregistrons un manque de cadres paramédicaux », explique le secrétaire général du syndicat de base des médecins. De ce fait, la grève annoncée est l'occasion de rappeler au ministère de tutelle l'exigence de traiter la situation avec plus de sérieux. Car, note le représentant syndical, la mauvaise gouvernance risque d'affecter gravement la sécurité du système sanitaire. Pour sa part, le Dr Mohamed Ben Hmida, directeur régional de la santé publique, a indiqué que les portes restent ouvertes pour un dialogue franc et fructueux.