Le Syndicat des forces de sécurité intérieure a organisé une marche de protestation, hier, à l'avenue Habib-Bourguiba. Cette marche, à laquelle ont pris part quelques centaines de manifestants, intervient en réaction à la multiplication des actions terroristes visant des forces de l'ordre. «Pour une sécurité républicaine», «Martyrs de la Garde nationale, la nation vous sera toujours reconnaissante», «La Tunisie est libre, le terrorisme dehors» et «Justice pour l'agent de sécurité», tels étaient les slogans scandés par les protestataires. Ces derniers ont sillonné la grande avenue avant de se rassembler devant la porte principale du ministère de l'Intérieur pour réclamer un cadre juridique adéquat, en vue de les protéger dans l'exercice de leur fonction. Lors de cette marche, ont été organisées des funérailles symboliques, en hommage aux martyrs parmi les agents de la Garde nationale et de la police. L'hymne national a été entonné à maintes reprises, exaltant un sentiment de colère et des larmes parmi plusieurs protestataires. Le temps d'une matinée agitée, les sécuritaires syndicalistes n'ont pas décoléré. Riadh Rezgui, porte-parole du Snfsi, a indiqué que le syndicat avait lancé un ultimatum au gouvernement pour réclamer «le limogeage, sous 48 heures, des directeurs généraux du ministère de l'Intérieur, nommés sur la base de leur allégeance» à Ennahdha. Le syndicat a également exigé, a-t-il ajouté, la réintégration des cadres de la sécurité intérieure limogés après la révolution» du 14 janvier et la libération des agents «injustement emprisonnés». Or, dit-il, le gouvernement de la Troïka a fait la sourde oreille. La crise sécuritaire que traverse le pays a également donné lieu à des protestations et des slogans scandés par la foule. Les protestataires pensent que les sécuritaires ont fait montre d'abnégation au service de la patrie et méritent un meilleur traitement. C'est le cas de Zeïneb Belhadj, une des protestataires sympathisantes du mouvement des syndicalistes. Pour elle, le pays et le peuple doivent beaucoup aux forces armées et au corps sécuritaire et la nation est appelée à reconnaître leurs mérites. « Ceux qui ont irrigué de leur sang ces terres bénies par la bonté des prédécesseurs pour que vivent en toute quiétude les Tunisiens sont les vrais patriotes et la Tunisie leur sera reconnaissante. Les politiques n'ont qu'à suivre. Autrement, ils seront dépassés par le cours de l'Histoire», a-t-elle indiqué.