Des déclarations faites ici et là montrent que certains candidats n'ont même pas été consultés sur leur disposition... Les représentants des différents partis au Dialogue national ont continué, hier, leurs négociations, notamment au sein de la commission du processus gouvernemental. Les yeux étaient rivés sur cette commission, et plus exactement sur les noms proposés au poste de chef du gouvernement, dont le nom sera dévoilé samedi, selon Hassine Abbassi. Hier, ils n'étaient plus que cinq, finalement, en lice. Il s'agit de Jalloul Ayad, Mohamed Ennaceur, Mustapha Kamel Nabli, Ahmed Mestiri et Mansour Moalla. Selon Jilani Hammami, porte-parole du Parti des travailleurs, «cette liste est définitive et aucun nom ne pourra être ajouté à cette présélection ». Sauf, prévient Ameur Laârayedh, représentant d'Ennahdha, « si les partis n'arrivent pas à s'entendre sur une personnalité qui conduira le pays jusqu'aux élections ». Certains « négociateurs » ne cachent plus leurs préférences. Ainsi, le Parti des travailleurs demande que les candidats d'un âge avancé soient écartés au profit des « jeunes ». Dans ce sens, Jilani Hammami appuie la candidature de Mustapha Kamel Nabli, ex-gouverneur de la Banque centrale de Tunisie. De son côté, l'Alliance démocratique, par la voix de son député Mahmoud Baroudi, soutient les noms de Jalloul Ayed, ministre des finances du gouvernement Essebsi, et Mohamed Ennaceur, ancien ministre des Affaires sociales au sein du second gouvernement de Mohamed Ghannouchi et dans celui de Caïd Essebsi. Mais il n'écarte aucun nom. Avec des mots à peine voilés, cependant, le secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié, Zied Lakdhar, a demandé que le nom de Kais Said soit rayé de la liste : « Nous ne pouvons pas nous permettre de nommer à la tête du gouvernement une personne qui ne croit pas, par conviction, au Dialogue national. Comme le nom de Mokhtar Trifi a été écarté pour ses supposés penchants idéologiques, nous nous opposerons sur deux ou trois autres noms de la liste restreinte», prévient-il. Les négociations risquent d'être dures, d'ici samedi, entre les différents partis, d'autant plus qu'une autre difficulté pourrait s'ajouter, vu que des déclarations faites ici et là par les « candidats » qui ne sont plus que cinq montrent qu'ils n'ont même pas été consultés sur leur disposition ou non à occuper le fauteuil de la présidence du gouvernement.