Le taux de la couverture nationale en pétrole ne dépasse pas 40%. Pour le gaz, 47% des besoins sont importés. «Sfax est une étape importante dans le débat national sur la stratégie énergétique de la Tunisie», a déclaré M. Nidhal Ouerfelli, secrétaire d'Etat chargé de l'Energie et des Mines, lors d'une réunion régionale organisée au siège de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat à Sfax. Basé sur une approche participative et ayant pour but l'élaboration de plans d'action effectifs, le débat national sur l'énergie a démarré officiellement le 27 juin 2013. «La situation actuelle du secteur de l'énergie nous a poussés à élaborer une stratégie pour déterminer les grandes lignes d'intervention. Aujourd'hui, le contexte énergétique est caractérisé par une stabilité de production du pétrole et une nette augmentation de la consommation du gaz naturel. Ainsi, et depuis 2000, nous enregistrons un déficit énergétique. Ce déficit de la balance énergétique est actuellement à 1.82 Mtep. Il pourrait atteindre d'ici la fin de l'année 2.4 Mtep contre 1.7 Mept en 2012. Un nouveau cadre réglementaire vient d'être élaboré pour encourager les privés à s'investir dans le secteur des énergies renouvelables», explique le secrétaire d'Etat. Le mix énergétique en Tunisie est basé sur le pétrole et le gaz naturel. La Tunisie connaît un déclin naturel de la production de cette énergie. Le taux de couverture nationale en pétrole ne dépasse pas 40 %. Les 60 % des besoins nationaux sont importés. En ce qui concerne le gaz naturel, la Tunisie importe 47 % de ses besoins d'un seul fournisseur qui est l'Algérie dont 16 % sont des prélèvements fiscaux dus au transit du gaz algérien à travers le territoire tunisien. «Suite à la crise mondiale et à la baisse des exportations algériennes en la matière, ce taux a diminué de 42 %. Par contre, la subvention de l'Etat directe et indirecte dans le secteur de l'énergie ne cesse d'augmenter. Elle a atteint cette année 5306 MD, l'équivalent de 15 % du budget de l'Etat et 5 % du PIB », a ajouté le secrétaire d'Etat. Deux solutions Avec une demande énergétique croissante, des enjeux stratégiques voient le jour, notamment la sécurité de l'approvisionnement. De ce fait, la stratégie est basée sur trois grands axes : le développement des ressources et infrastructures énergétiques, le renforcement de l'efficacité et la diversification des ressources. M. Néjib Osmen, membre du groupe de travail sur la stratégie énergétique, a évoqué deux solutions. Il s'agit de l'utilisation rationnelle de l'énergie et le recours aux énergies renouvelables. Notons que la participation actuelle de ces dernières ne dépasse pas 2 % de la demande nationale en énergie. Il a souligné qu'une réforme réglementaire et institutionnelle va encourager le secteur privé à utiliser et à produire ces énergies renouvelables. En ce qui concerne l'exploration du gaz de schiste, le secrétaire d'Etat a précisé qu'actuellement, aucune convention n'a été signée. Ce gaz est l'une des solutions pour résoudre le déficit énergétique. Mais il faut voir, tout d'abord, ce qui existe réellement. Et la décision de l'utilisation de ce gaz ne sera prise que sur un consensus, assure le secrétaire d'Etat.