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Science sans conscience, politique sans morale
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 10 - 2013


Par Hmida BEN ROMDHANE
Edward Snowden est l'homme par qui le scandale arrive. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, c'est un ancien analyste de la NSA (National Security Agency) qui s'est réfugié en Russie après avoir dévoilé des informations secrètes sur des opérations d'espionnage à grande échelle entreprises par l'Agence qui l'employait et dont les victimes sont 35 chefs d'Etat et de gouvernement de divers pays et des dizaines, peut-être des centaines, de millions de citoyens européens.
Ce scandale de grande ampleur a mis la Maison-Blanche dans une situation inextricable et extrêmement embarrassante vis-à-vis de ses alliés européens, et notamment de l'Allemagne, de la France, de l'Espagne, de l'Italie, sans compter ses voisins de l'Amérique latine, le Brésil et le Mexique en particulier.
L'intensité de cet embarras a visiblement déstabilisé le président américain qui ne sait plus sur quel pied danser. Quand il a eu Merkel au téléphone, il lui a dit qu'il n'était pas au courant qu'elle était espionnée par les services américains, avant de se rétracter devant la presse de son pays et d'affirmer qu'il ne peut dire ni oui ni non, car les informations sur les rapports que reçoit ou ne reçoit pas le président sont elles-mêmes...un secret.
La presse allemande et la presse américaine ont toutes deux publié des informations soulignant le fait que le président Obama était bien au courant depuis 2010 que la chancelière allemande était «étroitement surveillée». En fait, si Obama a finalement décidé d'opter pour le classique «No Comment», c'est parce qu'il s'est trouvé dans une situation très délicate et où s'il dit oui, il est courant, c'est grave, et s'il affirme ne pas être au courant, c'est plus grave encore, car il aura démontré qu'il ne lit pas les rapports qui lui sont soumis par les agences d'espionnage.
Après les informations publiées par les journaux «Le Monde» et «El Mundo» sur la vaste opération d'espionnage dont ont été victimes des dizaines de millions de citoyens français et espagnols, les réponses américaines sont empreintes de cacophonie. On a d'une part la NSA qui nie avoir espionné les citoyens européens, prétendant que toutes les informations à sa disposition lui proviennent des services secrets français et espagnols. Et, d'autre part, la Maison-Blanche qui tente de sortir de la crise en pataugeant.
En effet, face à la multiplication des «mauvaises nouvelles» sur cette opération d'espionnage massif sans précédent, la Maison-Blanche est totalement désorientée. Son responsable de la communication, Jay Carney, multiplie les affirmations incohérentes et même contradictoires, mais semble finalement trouver la parade. «Le président, dit-il, garde une entière confiance dans le travail de la NSA, et tout ce que fait cette Agence, elle le fait très bien dans le cadre du post-11 septembre».
Le 11 septembre, voici l'aubaine qu'Obama n'a pas pensé exploiter dès le début. Mais mieux vaut tard que jamais. En parlant de téléphone mardi avec le président français, François Hollande, Obama a tenté de le rassurer et de le convaincre en lui disant que «le travail de la NSA ne consiste pas à espionner les citoyens européens, mais à les protéger du terrorisme islamiste».
Mais Obama n'a pas expliqué comment la mise sur écoute de 35 chefs d'Etat et de gouvernement, dont la chancelière allemande, Angela Merkel, la présidente du Brésil, Dilma Roussef, et le président du Mexique, Enrique Peña Nieto, va-t-elle aider l'Amérique à lutter contre Al Qaïda. Il n'a pas précisé non plus comment l'enregistrement de 60 millions de communications téléphoniques entre citoyens espagnols en moins d'un mois va aider à protéger le peuple espagnol contre le terrorisme islamiste.
Le fond du problème reste toujours l'idée terrifiante que tout ce qui peut être fabriqué, on le fabrique, et tout ce qui peut être fait, on le fait. «Science sans conscience n'est que ruine de l'âme», écrivait il y a quelques siècles le grand écrivain français Rabelais. Qu'aurait-il écrit, s'il était témoin du modèle actuel de développement basé sur le principe sacro-saint qui veut que tout ce que la science et la technologie permettent de produire doit être produit.
La science et la technologie ont permis à l'Homme de fabriquer des armes nucléaires, et il en a fabriqué avec une telle frénésie qu'il a déjà stocké de quoi détruire la Terre 30 ou 40 fois. Elles lui ont permis de développer de manière saisissante ses moyens de communication, et il en a fait un moyen d'espionnage massif, mettant en péril l'un des piliers de l'ordre social : le respect de la vie privée.
L'avertissement lancé il y a plus de cinq siècles déjà par Rabelais n'a pas été entendu. Son non-respect a été fortement aggravé par un autre fléau : la politique sans morale. De sorte que le monde entier se trouve aujourd'hui menacé par l'alliance explosive entre les scientifiques sans scrupules et les politiques sans morale.


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