Courageux, les sélectionneurs nationaux tunisiens? Avec tous nos respects, certainement pas. Tous ceux qui ont précédé le Néerlandais Ruud Krol ont été les victimes du diktat de certains joueurs de la sélection nationale. Le dernier en date est Nabil Maâloul, après la piètre prestation de l'équipe de Tunisie face au Cap-Vert. De tout temps, certains cadres du onze national ont toujours fait la loi. Ces joueurs, n'ayons pas peur de les nommer, sont Oussama Darragi, Youssef Msakni, Karim Haggui, Walid Khazri et dernièrement Issam Jomâa. Peut-être aussi que Aymen Abdennour aurait fait partie de la liste des bannis de Ruud Krol s'il n'avait pas été blessé. Le sélectionneur national ne badine pas avec la discipline. Il sait bien que les prétendues vedettes de notre football ne sont en réalité que des joueurs moyens. Trêve de plaisanterie. Ruud Krol croit au travail et à l'esprit de groupe. Son point fort est de savoir rassembler les joueurs et de donner leur chance aux jeunes. Dans la liste des 26 retenus pour le déplacement au Cameroun, figure un petit poucet, Adem Rejaïbi. C'est sans doute une première. Ni Sami Trabelsi ni Nabil Maâloul n'ont prêté attention à ce jeune attaquant pétri de qualités. Ils s'en tenaient aux pseudo-vedettes pour essayer de gagner les matches. Aujourd'hui, Krol a changé la donne. Avec lui, les tabous ont été brisés. Il est en train de révolutionner notre football. Tout ce qu'on souhaite à présent, c'est que notre équipe de Tunisie se qualifie au Mondial de 2014. Ce serait la cerise sur le gâteau et une bonne leçon pour les absents. Dans la vie comme dans le sport, il faut savoir rester humble. Nos joueurs ne sont ni Messi, ni Cristiano Ronaldo, ni Ibrahimovic. Il faut absolument qu'ils aient les pieds sur terre et se remettent au travail. D'autant que certains d'entre eux ont essayé de s'initier au professionnalisme en Europe, sans succès. La principale qualité chez l'homme est de savoir se remettre en question. Imaginons un peu que la Tunisie valide son billet pour le Brésil et que Ruud Krol décide de nouveau de ne pas faire appel à tous ces joueurs que nous avons cités plus haut. Ces derniers doivent comprendre une fois pour toutes qu'une participation à une Coupe du monde peut souvent n'arriver qu'une fois dans une carrière. Qu'ils se remettent alors au travail et rattrapent le temps perdu. Pourvu que le message passe, car il ne s'agit pas d'une leçon de morale. Ces joueurs sont encore jeunes et ils ont besoin d'être remis sur les rails.