Humour noir, critique subtile de la situation actuelle du pays et un décor toujours en mouvement. Tels sont les ingrédients de Klem Ellil, une pièce réussie. Trois corps qui s'animent soudainement dans une morgue pour raconter, à travers leurs propres histoires, l'histoire d'un pays. Un début en fanfare qui annonçait une soirée exceptionnelle. Et c'était le cas. Avec trois monstres du théâtre tunisien à l'affiche, à savoir Raouf Ben Amor, Nawfel Azara et Taoufik Jebali, Klem Ellil, zéro virgule a su joindre une dramaturgie soignée et un humour fin. Un mélange on ne peut plus réussi. Le fou rire répétitif des spectateurs, interrompu fréquemment par des applaudissements sincères, en témoignait. Du concept du «citoyen» aux nouveaux dangers qui guettent le pays, en passant par la recherche d'une identité perdue et quelques passages de «Hamlet», la pièce a su accrocher les spectateurs grâce notamment à des changements de rythme et de décors aussi soudains que fluides. Basée sur des jeux de mots très élégants, la pièce a fait de la mort, du terrorisme et de la politique des sujets drôles et amusants. Klem Ellil, zéro virgule en valait le détour. Une deuxième représentation aura lieu samedi pour ceux et celles qui n'ont pas pu y assister à El Teatro. La salle, ne comportant que 250 places, ne pouvait pas abriter tous les fans d'un théâtre si particulier comme on n'en fait plus. Fiche technique Texte : Taoufik Jebali Mise en scène : Taoufik Jebali Production : El Teatro Interprétation : Taoufik Jebali, Raouf Ben Amor, Nawfel Azara, Amina Ben Douaâ, Rim Rchidi, Baligh Maki.