Le Quartet parrain du Dialogue national réunira, vendredi prochain, les partis politiques pour décider des nouvelles dates de la feuille de route La feuille de route du Quartet subira-t-elle un quelconque changement, principalement au niveau de la date à laquelle le nouveau chef du gouvernement est tenu de former son équipe ? Une deuxième question s'est imposée aux différents protagonistes du paysage politique national : A quelle date précise Ali Laârayedh est-il obligé de donner la démission effective de son gouvernement et quand son gouvernement se transformera-t-il en un gouvernement de gestion des affaires courantes ? Pour le moment, rien n'est clair et personne parmi les participants au Dialogue national n'est en mesure de fournir une réponse précise à ces deux questions. Il semble que dans l'euphorie de ceux qui considèrent que le choix de Mehdi Jomâa est une victoire pour leur camp et que parmi les mécontents du verdict du samedi 14 décembre, on a oublié d'informer l'opinion publique ou de lui rappeler ce que prévoit la feuille de route du Quartet, une fois le chef du gouvernement choisi. Dans le but d'en savoir plus, La Presse a pioché auprès de plusieurs sources informées auprès des participants au Dialogue national. L'on apprend, en effet, que le Quartet parrain du Dialogue national reprend, vendredi 19 décembre, ses réunions avec les partis politiques ayant pris part au Dialogue. «A l'ordre du jour, le réexamen de la feuille de route et la fixation de la journée à partir de laquelle commencera le compte à rebours pour la formation par Mehdi Jomâa de son équipe gouvernementale. Certaines parties seraient d'accord pour qu'une semaine (au lieu de deux) soit accordée au chef du gouvernement afin qu'il constitue son équipe», confie l'un des participants au Dialogue. Des suspicions légitimes D'autres participants ne cachent pas leur méfiance à l'égard de ce qu'ils appellent «le revirement du Quartet qui a ouvert la voie à toutes les manipulations possibles en acceptant samedi dernier le veto imposé par Ennahdha au vote ayant donné Mohamed Ennaceur vainqueur lors du premier tour». «Nous avons l'intime conviction, fait remarquer l'un des chefs du Front populaire, que le prochain gouvernement ne sera formé qu'après l'adoption par l'ANC de la constitution, ce qui signifie que d'ici fin décembre, les nominations vont pleuvoir à profusion. Réviser la feuille de route du Quartet sous le prétexte de préserver l'intérêt national, comme le veulent certaines parties, est inacceptable puisque ce document avalisé par tout le monde n'a pas être révisé ou revisité». La même source explique sa méfiance par le comportement observé par Ennahdha depuis la désignation de Mehdi Jomâa au poste de chef du gouvernement. «Désormais, les responsables du parti nahdhaoui présentent Mehdi Jomâa comme étant le candidat de leur groupe parlementaire et veulent que le président de la République le charge, en cette qualité, de former le prochain gouvernement. Leur argument est qu'il faut respecter la petite Constitution, notamment son article 15, alors que selon la feuille de route du Quartet, le chef du gouvernement désigné est bien celui du Dialogue national».