Le Quartet considère que la mini-crise du 14 décembre est finie. Le Front du salut multiplie les exigences et Al Joumhouri boude toujours Il semble que la mini-crise provoquée samedi 14 courant, jour du choix de Mehdi Jomâa en tant que chef du gouvernement, par Al Joumhouri, Nida Tounès et le Front populaire est sur le point d'être consommée. Nida Tounès étant revenu, dès lundi dernier, à de meilleurs sentiments l'on s'attend, du côté du Quartet, parrain du Dialogue, à ce que «les concertations entreprises avec Al Joumhouri et le Front populaire pour qu'ils se joignent à la réunion prévue ce lundi 23 décembre aboutissent». Bouali M'barki, secrétaire général adjoint à l'Ugtt, confie à La Presse: «Notre ambition est que tous les partis, ayant pris part au Dialogue national, soient présents à la réunion de demain. Nous avons reçu, au cours de la semaine écoulée, les représentants du Front populaire et nous avons écouté leurs réserves quant à l'opération de vote qui s'était soldée par le choix de Mehdi Jomâa pour former le prochain gouvernement. Leurs remarques sont légitimes et compréhensibles et ils ont le droit de les faire entendre au Quartet. Ils nous ont promis de consulter leurs bases et de prendre la décision soit de revenir au Dialogue, soit de continuer à suspendre leur participation. En tout état de cause, d'après nos échanges, il nous apparaît que les chances de les voir nous rejoindre sont très fortes». Quant à l'ordre du jour de la réunion du Quartet avec les partis politiques, M'barki révèle : «En principe, nous aurons à examiner les nouvelles dates de la mise en application de la feuille de route, aux plans des processus gouvernemental, constituant et électoral. Mehdi Jomâa aura, comme le prévoit la feuille de route, deux semaines pour former son gouvernement. Le compteur doit fonctionner à compter de lundi prochain. Peu importe si ses consultations prennent quelques jours de plus, l'essentiel est que le pays sorte de sa crise le plus tôt possible, avec le minimum de dégâts». Le Front du salut pose ses conditions L'optimisme manifesté par Bouali M'barki semble trop poussé quand on le compare aux conditions que pose le Front du salut national pour la réussite du Dialogue national. «Une note sera adressée à la séance plénière du Dialogue national qui se tient ce lundi. Elle demande de fixer les mécanismes permettant de résoudre les litiges au sein du Dialogue et de mettre en place une méthodologie d'action dans les trois processus», a déclaré hier Jilani Hammami (porte-parole du Parti des travailleurs et membre du Front) à l'issue d'une réunion extraordinaire du Front. Et le Front de multiplier les conditions. D'abord, la formation du gouvernement par Mehdi Jomâa dans un délai de 15 jours à compter du lundi 23 décembre. Ensuite, l'amendement de la petite constitution dans le but de réduire au minimum les risques de voir l'ANC ne pas lui accorder sa confiance. Enfin, la constitution d'un gouvernement réduit et formé de compétences apolitiques et ne devant pas se présenter aux prochaines élections. En somme, le Front du salut national campe sur les positions qu'il défendait avant l'aboutissement du Dialogue national à la désignation de Mehdi Jomâa en tant que chef du gouvernement. En ce qui concerne Al Joumhouri, qui n'a pas participé à la réunion extraordinaire du Front du salut, Issam Chebbi, porte-parole du parti, souligne : «Nous n'assisterons pas à la réunion du Dialogue national avec les partis politiques prévue demain. Bien que nous ayions été contactés par nos partenaires dans le Front du salut et par le Quartet, nous avons décidé de boycotter la réunion du Dialogue». «Bien que le Parti Al Joumhouri considère que le choix de Mehdi Jomâa n'a pas été consensuel, nous continuerons à participer aux autres processus, constituant et électoral. D'ailleurs, les constituants d'Al Joumhouri participent activement à la commission parlementaire des compromis sur la constitution et à la commission chargée de régler l'affaire de l'Isie», précise-t-il. D'autre part, le porte-parole d'Al Joumhouri révèle : «Aujourd'hui, dimanche 22 décembre, nous tiendrons une rencontre avec une délégation du Front du salut, dont Al Joumhouri fait toujours partie. A l'ordre du jour de cette rencontre, l'examen des positions à prendre vis-à-vis de l'évolution du processus gouvernemental».