Les «Sang et Or» ont consolidé leur place de leader en dépit de leur nul face à un bon SG Le décalage entre la réalité du match SG-Espérance et sa perception étonne. A lire, voir et écouter une majorité du peuple du football, il semblerait que les «Sang et Or» aient accompli un exploit en obtenant un nul à Gabès lors de ce match comptant pour la 11e journée du championnat national de la Ligue 1. La vérité, la froide vérité, l'objective vérité est bien plus cruelle : ce résultat nul, avec un but encaissé et un penalty non sifflé pour les locaux, est de mauvais augure. Selon toute vraisemblance, l'Espérance a risqué de perdre son match si l'arbitre n'avait pas omis de siffler un penalty en faveur des Gabésiens. Si l'on considère la perspective avec plus de raison que de passion, le pronostic ne peut être favorable aux protégés de Desabre. «Mais alors pourquoi ce décalage entre passion et raison, résultat et enthousiasme?», se demanderont les plus lucides, ceux qui entendent dépasser leur simple condition de supporters enivrés par le match nul. La réponse est simple : parce qu'au delà du résultat, l'Espérance Sportive de Tunis a affiché la promesse d'un avenir radieux. Parce que Ragued, Ben Chrifia, Dhaouadi, Derbali, Chammam, Ghasallaoui, Darragi (s'il retrouve son jeu et son désir de se racheter) et Akaïchi ont écrit la première page d'une histoire que l'on pressent glorieuse. L'apport de l'argent Il faut mesurer le parcours accompli en si peu de temps (après les limogeages de Maâloul et de Kanzari) et avec beaucoup d'argent, car sans cet apport rien n'aurait été possible (les recrutements de M'barki, de Mhadhebi, de Ragued, de Blaïli et le retour de Darragi et de N'djeng). L'Espérance a limité les dégâts en s'inclinant seulement en demi-finale de la Ligue des champions et aujourd'hui, l'Espérance Sportive de Tunis est l'unique leader de la Ligue 1. Personne ne peut le nier. Personne ne peut le renier. L'apport de Hamdi Meddeb est considérable. C'est dans ce sens qu'il faut analyser l'extraordinaire engouement pour ce match face au Stade Gabésien. Chacun sait désormais que le club de Bab Souika peut engager des joueurs de grand niveau. C'est l'apport fondamental du match de dimanche dernier à Gabès. Avec la puissance de l'argent, le club «sang et or» est venu conquérir sa légitimité sportive à l'échelle nationale et continentale. Pour beaucoup de joueurs nationaux et même africains, le signal est envoyé qu'il se passe quelque chose de grand à l'Espérance. Karray BRADAI