Ali Zeddini : «Nous avons demandé à ce que les points qui resteront litigieux malgré le travail entrepris, et qui continue à être entrepris par la commission des compromis, soient légués au Dialogue national» Cela n'émeut plus personne, les reports de deadlines et de réunions du Dialogue national sont devenus monnaie courante. La réunion, qui devait se tenir hier pour évoquer entre autres le mécanisme par lequel la commission des compromis pourra faire passer les amendements en séance plénière, a été repoussée au jeudi 2 janvier. S'agit-il d'une dernière ligne droite relativement tranquille ou d'un dernier virage périlleux qu'il va falloir bien négocier ? Après l'interminable nuit du dimanche au lundi et le «passage en force» d'Ennahdha dénoncé par la grande majorité des partis (et surtout Ettakatol, ex-partenaire des islamistes à la Troïka), le doute planait lundi au ministère des Droits de l'Homme, où le Dialogue national a repris ses travaux. Le «retour de la confiance entre les acteurs politiques» qu'évoquait samedi le président de l'ANC n'aura tenu que quelques heures. Le trois processus, eux, ne semblent pas pour autant pâtir de cette «grave dérive». «Il était tout naturel que ce qui s'est passé dans la nuit du dimanche à lundi, en ce qui concerne la loi de finances, et notamment la création du fonds d'indemnisation pour les ex-prisonniers politiques, influence le déroulement de la séance d'aujourd'hui (lundi) du Dialogue national. Les différents partis ont à ce titre réagi et exprimé leurs points de vue. Ils ont également proposé des solutions pour contrecarrer les articles litigieux», a expliqué Ali Zeddini, vice-président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (Ltdh). L'idée serait, une fois le nouveau chef du gouvernement installé, de «revoir» la loi de finances votée, dans le cadre d'une loi de finances complémentaire. Le Dialogue national comme arbitre Lundi, la commission de liaison du Dialogue national avec l'ANC a présenté son rapport à la plénière du Dialogue national, après une dernière rencontre, dans la matinée, avec le président de la constituante, Mustapha Ben Jaâfar. « Nous avons présenté au président de l'ANC une lettre contenant des recommandations, qui concernent principalement la base juridique avec laquelle la commission des compromis présentera l'ensemble des consensus. Nous avons également demandé à ce que les points qui resteront litigieux, malgré le travail entrepris et qui continue à être entrepris par la commission des compromis, soient légués au Dialogue national », révèle Ali Zeddini. «Tant mieux !», aurait réagi le président de l'ANC, «si cela permet de respecter les délais». Une fois les ultimes blocages résolus au sein du Dialogue national, ils sont renvoyés à la commission des compromis pour entérinement. Optimisme... Le Quartet reste optimiste quant au respect des délais qui sonnent comme une dernière chance pour la classe politique dans son ensemble. «Si on continue sur le même rythme, avec un travail quotidien, nous auront le 6 janvier une Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), le 7 janvier un président de l'Isie. J'ose espérer que le 14 janvier, les Tunisiens pourront fêter le 3e anniversaire de la révolution, avec un nouveau gouvernement, une ISIE et une constitution qui répondent à ses attentes», dit avec enthousiasme Ali Zeddini.