Des cadres et agents de police libyens ont achevé à Hammamet un cycle de formation sous la férule de compétences tunisiennes. De bon augure pour la lutte commune contre le terrorisme Au début de la semaine dernière, le rideau est tombé à Hammamet sur un cycle de formation organisé au profit de cadres et agents de police libyens. Survenu dans la foulée du coup de fouet que vient de «s'offrir» la coopération sécuritaire entre la Tunisie et la Libye dans leur stratégie globale de lutte contre le terrorisme, ce rendez-vous a vu la participation de nombreux représentants de l'appareil sécuritaire libyen qui sont venus apprendre au contact de leurs homologues tunisiens dont l'expérience n'est plus à démontrer. Ce cycle de formation, échelonné sur trois mois et dirigé par des experts tunisiens en matière de sécurité, a été motivé, faut-il le souligner, par la volonté, sans cesse affichée par les autorités libyennes, de restructurer le département des forces de sécurité encore en proie à l'instabilité, voire au chaos, depuis le déclenchement de la révolution dans ce pays. En choisissant la Tunisie parmi d'autres pays occidentaux (France, Allemagne et USA), pour espérer à coups de stages de formation remettre de l'ordre dans leur «maison de sécurité», les Libyens rendent ainsi un vibrant hommage à notre pays pour son héroïque lutte contre le terrorisme dont les ramifications touchent, comme on le sait, la Libye dans toutes ses profondeurs. Satisfaction Entamé depuis le 10 novembre pour s'achever lundi à Hammamet, ce cycle de formation a consisté en des cours académiques illustrés par des documentaires d'application pratique qui touchent les volets de l'investigation, de l'intervention rapide, de l'usage des armes et de la répression des émeutes. Et le courant de passer vite entre les élèves et leurs maîtres, ces derniers étant composés de hauts cadres de la police, qui en activité, qui à la retraite, outre une poignée d'experts en la matière parmi nos universitaires. «Nous sommes vraiment satisfaits de cette participation sans doute porteuse et fort bénéfique», nous confie Mabrouk Abdallah Al-Mabrouk, officier de police libyen, qui ne tarit pas d'éloges sur la compétence sécuritaire des cadres tunisiens. Pour sa part, le colonel libyen Miloud Khélifa Chétioui, chef de la délégation, a exprimé son admiration pour «la richesse du contenu de ce cycle de formation qui nous sera assurément d'une utilité certaine, de retour au bercail. «Tout en remerciant les responsables tunisiens» pour la pertinence de leurs idées et la chaleur de leur accueil», M. Chétioui a indiqué que «la Libye, jusqu'ici déstabilisée par les luttes tribales et la poussée du terrorisme, est en train de vraiment tout faire pour espérer remonter la pente et rétablir son autorité sur tout le territoire». Obligation de suivi Côté tunisien, ce cycle n'a fait que des heureux. Pour M. Yousri Daly, ex-poids lourd de la sécurité en Tunisie qui avait encadré les stagiaires libyens, «ce rendez-vous de la fraternité a connu un franc succès à tous les niveaux et constitue, à coup sûr, une nouvelle marque de reconnaissance et d'admiration pour la richesse de l'expérience tunisienne dans ce domaine», émettant le vœu de «voir se multiplier ce genre de rencontres pour l'intérêt de deux pays empêtrés dans le sable mouvant de la nébuleuse intégriste». Autant nous saluons l'initiative de l'organisation de ce cycle de formation, autant nous mettons l'accent sur la nécessité de renforcer davantage l'action commune entre les deux pays en matière de sécurité, étant donné que la Tunisie et la Libye restent encore dangereusement exposées aux menaces terroristes, notamment à leurs frontières qui pullulent de groupes jihadistes redoutablement armés et à la solde d'Al Qaïda. Soutien de la Tunisie Le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, a exprimé samedi, lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre libyen Ali Zeidane, le soutien de la Tunisie aux autorités libyennes et au peuple libyen à la suite des derniers développements de la situation sécuritaire en Libye. Ali Zeidane a assuré que « la situation en Libye est sous contrôle après les tentatives des résidus de l'ancien régime de semer le trouble dans le pays », rapporte un communiqué de la présidence de la République. Le Conseil général national, la plus haute autorité en Libye, a décrété, samedi, l'état d'urgence à la suite des heurts qui ont éclaté, ces derniers jours, entre des tribus rivales dans le sud de la Libye. Plusieurs blessés et morts ont été enregistrés, lors de ces affrontements, ont rapporté des médias. Rappelons que le vice-ministre libyen de l'Industrie a été assassiné.