Seul représentant africain en huitièmes de finale du mondial 2006, le Ghana est bien décidé à passer l'obstacle allemand et s'affirmer ainsi comme la nation forte du continent africain. L'Allemagne a décidément l'art de se compliquer la tâche. Après son revers contre la Serbie, la «Mannschaft» se retrouve dos au mur et doit absolument battre le Ghana pour atteindre les huitièmes de finale, alors que les «Black Stars», en tête du groupe, constituent le plus solide espoir du continent africain. Cela dit, jamais dans l'histoire de la Coupe du monde, les Allemands, triples champions du monde, n'ont fait leurs valises après la phase de groupes (instaurée en 1954). Ce scénario-catastrophe menace la jeune sélection assemblée par Joachim Löw, qui, après son départ-canon contre l'Australie (4-0), est tombée de haut face à la Serbie. Un nul contre les Ghanéens, conjugué à une victoire de la Serbie contre l'Australie lors du second match du groupe disputé simultanément à Nelspruit, et l'ambitieuse Allemagne fera ses adieux à la compétition: «Il n'y a aucune garantie qu'on se qualifie», a prévenu le milieu de terrain Bastian Schweinsteiger: «Par rapport au match contre la Serbie, il faudra être plus présents défensivement, perdre moins de ballons et retrouver notre jeu offensif ambitieux. Si on y parvient, on a de très bonnes chances de battre le Ghana», a poursuivi le joueur du Bayern Munich. Vraisemblablement, Löw devrait reconduire l'équipe qui a débuté les matches contre l'Australie et la Serbie, à l'exception de Miroslav Klose, suspendu et remplacé par le Brésilien de naissance, Cacau. Pour que scintillent les «Black Stars» L'Allemagne retrouvera aussi sur son chemin Kevin-Prince Boateng, ancien international espoir allemand qui a choisi de représenter le pays de son père et auteur du tacle qui a privé Michael Ballack du Mondial-2010. "Cela ne doit pas être un match entre l'Allemagne et Boateng", a prévenu Schweinsteiger. Cela dit, ça passe ou ça casse pour l'Allemagne. Le Ghana l'entendra-t-il de cette oreille. A la différence des cinq autres sélections africaines, le Ghana semble être le plus apte à aller le plus loin possible en Coupe du monde, contrairement aux décevants nigérians, camerounais et autres ivoiriens. Ainsi, Milovan Rajevac, le sélectionneur serbe des Blacks Stars, semble avoir trouvé le bon équilibre entre enthousiasme offensif et rigueur défensive. La charnière centrale, composée d'Isaac Vorsah et John Mensah, donne des gages de sûreté. Plus haut, le Ghana ne dispose peut-être pas de la même puissance de feu que les autres «cadors» africains, mais il s'appuie sur un milieu de terrain travailleur. Aux avant-postes, Asamoah Gyan, Junior Agogo et Matthew Amoah sont généralement complémentaires, alors que chapitre arrière-garde, l'ancien Lyonnais John Mensah et John Paintsil rassurent. En dépit de l'absence de Michael Essien, Sulley Muntari, le Ghana a su pallier ses défaillances de la meilleure manière possible. L'histoire est en route. Encore un petit effort face à l'Allemagne et le bonheur sera total.