Quelque 1.200 agents de la première Isie organiseront une marche de protestation, lundi, du siège de l'Instance jusqu'à La Kasbah En sit-in devant les locaux de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) depuis le 3 février 2013, les agents d'inscription de la première instance, qui a assuré le bon déroulement des premières élections après la révolution, ont été agressés par les forces de sécurité le jour même. Hier, lors d'une conférence de presse, le coordinateur général du sit-in, Yassine Ouerghi, accompagné de trois autres sit-inneurs, s'est expliqué sur les raisons de l'action de protestation et les péripéties de l'agression dont les 56 sit-inneurs ont fait l'objet. «Nous avons repris le sit-in qui a été lancé depuis décembre 2011, mais cette fois-ci nous étions devant le siège de l'Isie. Nous protestons contre la marginalisation du personnel qui a travaillé lors des premières élections et qui a fait preuve de neutralité et d'indépendance, et ce, avec la confirmation de tous les observateurs nationaux et internationaux. Nous avions levé le sit-in en 2013 suite à plusieurs rencontres et P.-V. avec le président de l'Assemblée nationale constituante et le gouvernement Hamadi Jebali. Sauf que rien n'a été réalisé depuis. Avec le gouvernement de Ali Laârayedh aussi, nous n'avions eu que des promesses. Et puis, nous étions surpris par notre élimination et marginalisation à travers l'article 36 de la nouvelle Constitution. Un article qui met en péril l'indépendance de l'instance puisqu'il y a une possibilité d'avoir des agents partisans en son sein», a expliqué le coordinateur général du sit-in des agents d'inscription qui sont au nombre de 56 parmi 1.200 agents au chômage depuis les premières élections. Ouerghi a souligné l'intervention musclée des forces de la sécurité le 3 février 2013 pour obliger les sit-inneurs à lever le sit-in. D'après lui, ils ont essayé de contacter le nouveau président de l'Isie, Chafik Sarsar, pour réclamer les droits «légitimes» des sit-inneurs au recrutement au sein de l'Instance. «Nous avons été surpris par la présence des forces de sécurité qui ont été appelées par M. Sarsar qui nous a accusés injustement de nous être introduits dans les locaux de l'Isie et de l'avoir assiégé dans son bureau. Les forces de sécurité qui nous ont trouvés devant le siège de l'Instance nous ont agressés verbalement et physiquement et l'une des voitures de la police a écrasé l'un des sit-inneurs venu de Kasserine, Moncef Jebali. Le certificat médical obtenu de l'hôpital Charles Nicoles le prouve. Il a été arrêté lui et un autre agent du bureau régional d'El Mourouj, durant cinq heures, avant d'être relâchés. C'est une aberration», a-t-il ajouté. Le représentant des sit-inneurs a indiqué qu'ils réclament des excuses officielles de la part du président de l'Isie, Chafik Sarsar, notamment en ce qui concerne les accusations qu'il a formulées à leur égard. Il a appelé, à cette occasion, le chef du gouvernement Mehdi Jomâa à ne pas faire usage de la force contre les sit-inneurs et de favoriser l'esprit du dialogue. «La vraie problématique est la préservation de l'indépendance de l'Instance, ce que l'article 36 de la Constitution ne garantit pas à travers la méthode de recrutement y est adopté par voie de concours et d'échelle d'évaluation. C'est une méthode qui est sujette à interprétation et donc à des possibilités de voir des gens partisans au sein de l'Instance. Un vrai danger pour sa neutralité», a-t-il enchaîné. D'après-lui, une pétition a été présentée hier au chef du gouvernement portant sur cette situation et sur le droit au recrutement des anciens agents d'inscription dont la formation a coûté 12 millions de dinars à l'Etat. La même pétition a été adressée un jour avant au président de l'ANC, refusant l'article 36 de la Constitution. Les sit-inneurs organiseront, lundi prochain, une marche de protestation, depuis le siège de l'Isie jusqu'à La Kasbah.