Versement de la deuxième tranche d'un prêt accordé à la Tunisie «Je suis fier d'être le premier responsable turc ayant effectué trois visites successives en Tunisie à des moments historiques: après la révolution du 14 janvier, les élections du 23 octobre et la désignation du nouveau gouvernement», a souligné le chef de la diplomatie turc lors d'une conférence de presse, organisée hier à Tunis en présence du ministre des Affaires étrangères. Cela témoigne, a-t-il ajouté, du soutien indéfectible de la Turquie à la Tunisie post-révolution et notamment en cette fin de période transitoire. Ahmet Davutoglu, qui effectue une visite d'amitié et de travail d'une journée, a précisé que le soutien qu'apporte son pays à la Tunisie revêt un aspect double, politique et économique. Le premier s'est traduit par les félicitations de son pays au peuple tunisien à l'occasion de l'adoption de la nouvelle Constitution et la désignation d'un gouvernement indépendant de manière consensuelle. La Tunisie, a-t-il insisté, n'a pas besoin de leçons en matière de transition démocratique. Bien au contraire, elle a prouvé, grâce à la maturité et à la lucidité de sa classe politique, qu'elle est en mesure de montrer l'image d'un pays qui a su mener une révolution pacifique suivie d'une transition démocratique réussie en dépit de certains défis. Le second a un caractère économique, à savoir le versement, il y a quelques jours, de la deuxième tranche d'un prêt de l'ordre de cinq cents millions de dinars : «La Turquie restera toujours aux côtés de la Tunisie», affirme l'hôte turc qui partage le même point de vue de son homologue tunisien, à savoir l'impulsion des relations bilatérales et l'instauration d'un partenariat stratégique dans le cadre d'un plan d'action commun. Sur le plan international, le ministre turc des Affaires étrangères a accusé la communauté internationale de «ne pas assumer pleinement ses responsabilités en matière de soutien au peuple syrien face à la machine de guerre impitoyable du régime de Bachar Al Assad». Il a noté que son pays a déployé de grands efforts pour inciter l'opposition syrienne à participer au sommet de Genève II. Il a, en revanche, appelé à un cessez-le-feu même provisoire et à ouvrir des couloirs sécurisés devant les réfugiés. Il a également formulé le vœu de «laisser la Syrie aux Syriens, invitant, ainsi, tous les combattants étrangers à la solde du régime mais aussi de l'opposition à quitter ce pays». Entretiens La journée d'hier a été chargée d'activités pour l'hôte turc. Il a eu des entretiens avec le président de l'Assemblée nationale constituante, le chef du gouvernement provisoire et le ministre des Affaires étrangères. Lors de ces rencontres, il a félicité le peuple tunisien à l'occasion de l'adoption de la nouvelle Constitution et réaffirmé la disposition de son pays à aider la Tunisie en cette période transitoire. Par ailleurs, le ministre turc des Affaires étrangères s'est entretenu avec Béji Caïd Essebsi, président de Nida Tounès. Il a, à cette occasion, loué l'expérience tunisienne en matière de transition démocratique marquée essentiellement par un consensus national. Il a également rencontré, Rached Ghannouchi, chef du mouvement Ennahdha. Les deux responsables ont examiné les relations de fraternité et d'amitié entre les deux pays et les moyens de les promouvoir.