Les parodies tunisiennes de la chanson « Happy » de Pharell Williams n'ont rien à envier à celles des autres pays. La réussite mondiale de « Happy », le dernier titre du chanteur de Hip-hop américain, Pharell Williams, lui a valu des parodies de son clip, venant de toutes les villes du monde. Les paroles de la chanson tournent autour du sentiment de bonheur, d'où son titre : « heureux », en anglais. Quant à son clip, il montre des gens de différents âges et de diverses cultures danser sur les rythmes de la chanson, dans la rue, dans les parcs, sur leur lieu de travail et ailleurs, propageant autour d'eux des ondes positives. Diversité, tolérance et joie de vivre, autant de valeurs que la chanson et surtout le clip dégagent, et qui semblent avoir parlé au monde entier. La vague a atteint de nombreuses villes du monde, où des jeunes ont réalisé leur propre version du clip, avec la mention « We are from... » (Nous sommes de...). Ils viennent de Paris, de Dubaï, de Sidney, mais aussi de partout en Tunisie. « We are happy from »... Tunis, Béja, Sousse, Kairouan ou encore Sfax. Chaque version a son propre charme et sa propre identité. Les jeunes font appel à leur créativité pour produire une vidéo originale qui se distingue de celle des autres. Pour ce faire, ils mettent en avant les spécificités de leurs villes, entre monuments et attractions touristiques, se filment eux-mêmes, filment des personnages insolites comme de simples passants dansant sur « Happy ». Le rythme de cette chanson facilite le montage image, qui est rapide et qui semble à son tour comme une chorégraphie pour la chanson. Ces vidéos réalisées avec de modestes moyens sont agréables à regarder, et n'ont souvent rien à envier aux autres versions. Elles envoient au monde un message positif d'une jeunesse tunisienne optimiste. Un tableau différent de ce que le contexte politique nous a donné à voir comme images, entre les altercations dans l'Assemblée constituante pendant l'adoption des amendements de la constituante et le passage au gouvernement Mehdi Jomaâ. Pendant cette même période, les parodies tunisiennes de « Happy » ont commencé à circuler sur le web. Chaque image véhicule un message, nul doute là-dessus. Dans le contexte transitoire, parfois difficile en Tunisie, certains jeunes ont compris l'importance de l'image et ont commencé à écrire avec une vision pour leur avenir, tournée vers le monde. Tout comme Pharell Williams, dont le clip a déclenché ce phénomène international : 224 vidéos sont jusque-là recensées par le site wearehappyfrom.com. Sans la valeur ajoutée du clip, sa chanson serait peut-être passée inaperçue parmi les milliers de titres qui sortent chaque jour dans le monde.