«Une volonté politique et une stratégie, claire et nette, s'avèrent plus que jamais nécessaires afin de lutter contre le terrorisme» Sahbi Jouini, chargé des affaires juridiques au sein de l'Unsst (Union nationale des syndicats des forces de sécurité intérieure), comparaîtra demain à 15h00 devant le 3e cabinet d'instruction au Tribunal de première instance de Tunis. L'ordre national des avocats ayant avisé le procureur général des déclarations qu'il a faites lors d'une communication donnée le 14 décembre à la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales. Cela sur le thème «Du danger au terrorisme et des moyens nécessaires pour y faire face». Rappelons que la communication du syndicaliste sécuritaire, qui a été diffusée dans sa totalité par la chaîne privée «Al Hiwar Ettounsi», avait fait l'effet d'une bombe, en raison de la gravité des faits cités et de la menace terroriste sur le pays. Sahbi Jouini a notamment exposé la stratégie des terroristes, entre «recrutement» de jeunes, entraînements au mont Nahli, le lavage de cerveau dans les mosquées, l'infiltration par des sympathisants des mouvements djihadistes et autres intégristes dans différent secteurs de l'administration, y compris au sein du ministère de la Justice où ils ont accès aux dossiers sensible et aux secrets des instructions donc à des informations confidentielles. L'intervenant a fait état, également, de l'implantation de 15 camps d'entraînement dans plusieurs régions du pays, du djihad en Syrie ainsi que des problèmes qu'engendrera le retour des djihadistes». Le chargé des affaires juridiques de l'Unsst a également cité le nom d'un avocat, Anouar Ouled Ali, qui a, selon lui, prêté son portable à certains de ses clients arrêtés pour des actes terroristes afin de passer des communications téléphoniques. Le nom de Abderraouf Ayadi, avocat, a été également cité en tant que chef du parti Wafa ayant appellé au dialogue avec le mouvement Ansar Echaria. Il a, ensuite, dénoncé les pratiques de certaines associations, «lesquelles, arguant des droits de l'Homme et de la liberté d'expression, n'hésitent pas à prendre la défense des terroristes. Rappelant qu'Imen Trigui, présidente de l'association «Liberté et équité» (Horria Wa Insaf) avait demandé de baptiser une place, à Grombalia, au nom «du martyr Makram Jraïed», alors que ce dernier, avait tué des soldats dans les actions terroristes de Soliman en 2007». Les moyens pour une stratégie antiterroriste Enfin, rappelons que suite à l'opération terroriste survenue à Jendouba, dimanche dernier à 1h00 du matin, et qui a entraîné la mort de trois agents de la sûreté et d'un citoyen, Sahbi Jouini est, par ailleurs, intervenu sur plusieurs chaînes de radio et télé pour indiquer que «la stratégie antiterroriste est à revoir urgemment et imminemment parce que l'action terroriste qui s'est déroulée précisément, à Bulla Regia, ne relève pas de représailles mais d'un projet et d'une stratégie terroristes et qu'il s'agit d'un nouveau palier de leur action». Le syndicaliste sécuritaire a recommandé la mise en place d'une stratégie claire et nette, car, selon lui, aujourd'hui, «on ne fait que poursuivre les terroristes, alors qu'il s'agit, surtout, de leur faire la guerre. Pour cela, il faudrait, selon lui, une volonté politique, une volonté de légiférer et d'assurer des moyens logistiques, outre l'éradication des complicités, au niveau des dirigeants sécuritaires, car l'opération Bulla Regia est du genre «copier-coller» de celle de Goubellat. Cela, en plus de l'éradication des sources de recrutement, l'implantation d'une cellule judiciaire spécialisée dans le terrorisme, étant donné que certains parmi ceux qui ont participé à l'action de Bulla Regia ont été relâchés suite à leur arrestation lors de l'incendie du local de la police judiciaire de Jendouba en mai 2012». Ainsi les dirigeants sécuritaires, toujours selon Sahbi Jouini, devraient devoir leur poste à leur compétence et non à leur penchant partisan. C'est pourquoi «un nettoyage à ce niveau est nécessaire». Tout en rappelant, enfin, que «l'argutie des droits de l'Homme et de la liberté d'expression» devrait, comme dans certains pays occidentaux, en Grande-Bretagne, par exemple, berceau de la démocratie, être bannie de notre dictionnaire quand il s'agit de terrorisme».