Le vieillissement des arbres (certains ont plus de 60 ans), la hausse incontrôlée des coûts de production et de la main-d'œuvre sont les principaux problèmes du secteur des agrumes La conférence nationale sur le secteur des agrumes, organisée, hier, au siège de l'Utap (Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche) à Tunis, a eu du mal à démarrer : les agriculteurs présents ont, en effet, quitté la salle en l'absence du ministre qui s'est excusé à la dernière minute. Après un intermède d'environ 40 minutes, certains ont regagné la salle. Toutefois, le programme de la journée a dû être modifié et les exposés prévus sur la situation du secteur ont laissé la place à un débat libre. Les agriculteurs ont, principalement, dénoncé la marginalisation dont ils sont l'objet et qui vient principalement de l'administration. Une administration qui tournerait, selon eux, le dos à toute approche participative. Ils ont également attiré l'attention sur les défaillances qui accablent le circuit de l'exportation et le monopole exercé à ce niveau par quelques groupes. Abdelmajid Ezzar, président de l'Utap, a, quant à lui, précisé que le fait de revendiquer ses droits est un acquis louable, mais auquel il ne faut pas s'arrêter, invitant à ce propos les agriculteurs à ne pas baisser les bras et à continuer les efforts déployés afin de délimiter les problèmes et de pouvoir y répondre. Il a, par ailleurs, rappelé que la tenue de la conférence succède à une visite de terrain qui a mis en évidence l'urgence d'intervenir pour sauver un secteur vital aussi bien pour l'agriculture que pour l'économie. Anis Kharbach, membre du bureau exécutif de l'Utap, a, pour sa part, fait savoir que la colère des agriculteurs est légitime d'autant plus que la tenue de la conférence a été préparée à l'avance à la date fixée après concertation avec le ministère. Mohamed Salah Bouaskar, président de l'Union régionale de Hammamet, déclare que lui et ses confrères étaient disposés à exposer aux responsables les problèmes dont souffre ce secteur. Ces problèmes ont pour noms : le vieillissement des exploitations d'agrumes (certains arbres ont plus de 60 ans), la hausse incontrôlée des coûts de production générée par celle du prix de l'électricité et de la main-d'œuvre. Béchir Aounallah, président de l'Union régionale de Beni Khalled, a, de son côté, exprimé la lassitude des agriculteurs face à une masse de problèmes dont l'administration semble se désintéresser. Il cite, à ce propos, l'émergence de nouvelles maladies qui s'avèrent parfois fatales, le manque au niveau des eaux d'irrigation et leur taux de salinité très élevé, le surendettement des agriculteurs, l'état lamentable des pistes agricoles. Il pointe, en outre, du doigt le rendement peu louable du Groupement professionnel des fruits et légumes ainsi que la défaillance au niveau de l'information et de la commercialisation du produit tunisien sur les marchés étrangers. Fait qui aura généré une diminution notable au niveau des exportations des agrumes tunisiens.