Sujet à une polémique sur fond de protestations violentes qui ont perturbé la quiétude des citoyens dans les villes du bassin minier, le fameux «concours» de recrutement à la Société d'environnement, de plantation et de jardinage a encore fait parler de lui et de quelle manière. C'était avant-hier (jeudi) dans la délégation de Moularès à l'occasion de la proclamation des résultats du recrutement de 326 agents. Et comme à Métlaoui et Mdhilla, la délégation de Moularès a vécu un après-midi houleux sur fond de protestation d'un groupe d'individus mécontents qui ont manifesté leur colère. L'accalmie de la matinée a cédé la place à des affrontements entre les forces de l'ordre et les protestataires s'estimant lésés. C'était prévisible dans une ville qui observe une paralysie — presque — totale de l'activité du phosphate avec un taux de chômage des plus élevés dans le bassin minier. Et pourtant, des précautions ont été prises bien auparavant avec une mobilisation des forces de l'ordre et des renforts qui ont afflué la veille, mais cela n'a pu éviter les affrontements qui ont dégénéré tard dans l'après-midi. Un trafic routier interrompu à cause des barrages dressés avec des pneus brûlés rendant l'air irrespirable, un usage intense des bombes lacrymogènes pour dissuader les manifestants, des blessures dans les rangs des unités des forces de l'ordre et quelques individus indisposés par les gaz suffocants des bombes lacrymogènes. Et pour parer à toute incursion qui aurait pu endommager les installations de la CPG, la garde a été montée depuis le matin devant les laboratoires et les locaux du district de Moularès. La proclamation de ces résultats était l'ingrédient qui a pimenté la sauce avec des incidents qui se sont produits dans une ville qui se trouve depuis la révolution sous l'emprise d'un mécontentement qui l'a plongée dans un état d'inertie. Il y a la revendication des dédommagements pour les propriétaires des terres jouxtant les mines et qui ont souvent fermé les vannes d'eau d'El Birka, qui ravitaillent les laveries de phosphate, les demandeurs d'emploi de tous bords et les soubresauts observés à la Société de transport des produits miniers. C'est de trop pour une ville minière qui a constitué le maillon faible de la chaîne de production phosphatée avec un arrêt de travail de 309 jours reléguant ce centre minier au bas de l'échelle de production avec seulement 75.649 tonnes de phosphate. Bref, avec le retour au calme dans la ville, les manifestants disposent d'un délai de dix jours pour présenter leurs requêtes. Moularès, qui a constitué l'épilogue du calendrier de proclamation des résultats, n'a pas pour autant fermé l'épineux dossier des revendications sociales.