L'envoyé du ministère de l'Emploi n'a pas réussi à calmer les protestataires. La ville vit dans la paralysie totale Après une accalmie dans l'après-midi de la journée du 26 février et après la réunion tenue en urgence par Hédi Triki, conseiller auprès du ministre de l'Emploi, et qui n'a pas eu l'effet escompté, le mouvement de protestation a repris de plus belle avec une intensité allant crescendo. Vers 22 heures dans la soirée d'hier, les affrontements ont repris entre les protestataires au nombre sans cesse grandissant et les forces de l'ordre soutenues par des renforts qui ont afflué dans l'après-midi. Jets de pierres et bombes lacrymogènes dans le camp d'en face ont failli causer des dégâts humains. Mais des dégâts matériels, il y en a : le siège du Tribunal de 1ère instance a été incendié venant sur tous les bureaux selon des témoins, alors qu'une infirmerie privée jouxtant le tribunal a pris feu. Le siège du parti Ennahdha a été la cible d'un groupe d'individus qui ont incendié partiellement le local. Une atmosphère d'horreur régnait dans la ville et l'heure ne prêtait pas au sommeil alors que le jour commençait a étaler, ses premières lueurs dans le ciel avec une pluie fine. On croyait la vague de protestations s'estomper mais les premiers signes de la journée d'hier laissaient présager une montée de la violence sur fond de paralysie qui a touché — presque — toute la ville. Fermeture des établissements publics et des succursales bancaires tout comme le district de la CPG à Métlaoui et une foule dense a pris place devant le poste de police avec des tentatives d'infraction face aux forces de l'ordre qui ont usé des bombes lacrymogènes pour empêcher les malfaiteurs d'accéder au bâtiment. Côté établissements scolaires, et de peur de voir les écoliers et lycéens se mêler à cette vague déferlante de violence, les portes ont été fermées et des vacances forcées de trois jours (jeudi, vendredi et samedi) ont été décidées. L'activité phosphatière a été interrompue tant au niveau de la production que celui du transport ferroviaire vers les laveries et le GCT à Mdhilla. Vers midi, des pneus brûlés et un barrage de voitures ont rendu impossible l'accès à la ville du côté de la route menant à Tozeur et même la circulation dans les zones névralgiques s'est arrêtée dans l'après-midi à cause des troubles et les barrages dressés devant le siège de la municipalité et le poste de la Garde nationale. Face à ce décor morose et cet état d'imbroglio, une question revient sur toutes les lèvres, qui taraude les esprits et que même des citoyens témoins des scènes se posent : les résultats estimés injustes et les candidats lésés — selon leurs dires — sont-ils vraiment le détonateur sur lequel on s'est fondé pour déclencher cette vague de violence. Comment se fait-il qu'une partie des résultats a été proclamée sur le net 24 heures avant les délais annoncés auparavant ? Autant d'interrogations qui cherchent réponses à un moment où la composition du conseil municipal récemment installé dans la ville après trois ans de vide « municipal » se trouve au centre d'une polémique avec des supputations de toutes parts et des commentaires qui prêtent à équivoque, surtout au niveau des 8 membres désignés sur les 15 qui forment le conseil municipal de transition, causant par voie de conséquence une « division » parmi les Métlaouis sur fond de tiraillements. Le spectre de juillet 2012 a commencé déjà à jeter son dévolu sur la ville la plus importante du bassin minier.