Après les institutions multilatérales, telles la Banque mondiale et le FMI, c'est au tour des banques internationales, telles que le Groupe Société Générale, de montrer qu'elles ont foi en l'avenir de la Tunisie Serein et confiant en l'avenir, c'est ainsi que nous a reçu Kamel Néji, directeur général de l'UIB. L'heure des appréhensions qui a succédé à l'annonce de l'opération de recapitalisation de 150 millions semble, en effet, passée. A la date où nous l'avons rencontré (jeudi 13 mars 2014), le directeur général de la banque nous révélait «qu'après la réservation à la baisse pendant trois séances de Bourse, l'offre a sensiblement diminué et la demande du titre s'est manifestée à nouveau, ce qui a permis aux négociations de reprendre, avec un volume d'échange global assez significatif, à des cours qui vont jusqu'à 14,990 dinars l'action». Cette tendance qui s'est confirmée lors de la journée du vendredi 14 mars, avec un cours de clôture de 15,490 dinars l'action, révèle, si besoin est, que la recapitalisation ne fait pas peur aux investisseurs, du moment où elle est de nature à conférer à l'UIB les moyens de ses ambitions. Cette reprise des négociations sur le titre UIB porte plusieurs messages positifs. Pour Kamel Néji, elle est symptomatique de la solidité du capital confiance envers l'UIB de la part des investisseurs locaux et étrangers. Il précise, en outre, que l'engagement de la Société Générale dans l'opération de recapitalisation envisagée est un message éminemment positif pour la place financière de Tunis, dans un contexte économique qui demeure difficile. Après les institutions multilatérales telles la Banque Mondiale et le FMI, c'est au tour des banques internationales, telle que le Groupe Société Générale, de montrer qu'elles ont foi en l'avenir de la Tunisie, ajoute-il. Il souligne, par ailleurs, que le parcours de l'UIB qui a entamé son plan de restructuration en 2008 et qui est arrivée, aujourd'hui, à atteindre les meilleurs standards du marché en matière de ratio d'actifs classés et de taux de couverture des créances en défaut, n'est pas exempt d'enseignements. En effet, précise-t-il, «Un tel parcours, couronné en 2013 par un bénéfice net de 38 millions de dinars, nous permet d'affirmer que moyennant une vision claire, une stratégie réfléchie, des plans d'actions précis et efficaces, un management bien impliqué et des collaborateurs motivés et animés d'un esprit d'équipe développé , une banque peut réellement se redresser». Il rappelle, également, que le redressement et la conduite du changement requièrent du temps et qu'il faut, par conséquent, faire montre de persévérance et de détermination de manière à atteindre les objectifs fixés en matière de croissance durable. Kamel Néji rappelle, par ailleurs, que les indicateurs financiers déjà publiés prouvent la résilience du modèle économique de l'UIB et la solidité de ses fondamentaux. La banque affiche, en effet, un Produit Net Bancaire de 184 millions de dinars en 2013 contre 68 millions de dinars en 2007 (une progression annuelle moyenne de +18%), un Résultat Brut d'Exploitation de 98 millions de dinars en 2013 contre 10 millions de dinars en 2007 (soit une croissance annuelle moyenne de 46,2%) et un résultat d'exploitation de 57,5 millions de dinars contre 44,4 millions de dinars en 2012 ( une croissance de 29,6% sur un an). Revenant sur l'opération de recapitalisation, il précise qu'elle est en rapport avec une provision exceptionnelle de 127,3 millions de dinars, qui résulte de l'application de la nouvelle circulaire de la Banque Centrale de Tunisie n°2013-21 portant sur la couverture des créances anciennes en défaut (par exemple : 100% de provision pour celles de huit ans et plus indépendamment des garanties détenues). Kamel Néji ajoute que «cette provision exceptionnelle correspond, dans les faits, à une dépréciation comptable des garanties détenues en attendant leur réalisation sur le marché ; ce qui signifie en clair que des reprises de provisions ne sont pas à écarter dans le futur impactant ainsi positivement les résultats prévisionnels de la banque». Par ailleurs, et dans le cadre d'une communication transparente vis-à-vis de ses actionnaires et plus particulièrement les minoritaires, l'UIB envisage une distribution de dividendes sur les résultats de l'exercice 2014. Pour rendre possible cette distribution, la banque envisage de résorber son report à nouveau négatif dans le cadre de l'opération de recapitalisation annoncée. Il précise que, soutenue par son actionnaire majoritaire, le groupe Société Générale qui détient 52,34%, l'UIB a entamé des discussions avec la Banque centrale de Tunisie et le ministère de l'Economie et des Finances en vue de structurer dans les meilleurs délais et avant le 30 septembre 2014, une opération de recapitalisation de 150 millions de dinars à même de donner à la banque les moyens de ses ambitions. Le directeur général de l'UIB a indiqué, à ce propos, que respectant à la fois l'intérêt de l'ensemble de ses actionnaires et celui de la place, cette recapitalisation se déroulera dans des conditions ouvertes et en toute transparence entre juin et septembre 2014. Le Groupe Société Générale apportera 80 millions de dinars sur les 150 millions et même plus si nécessaire.