Souffrir dans l'acte de création et souffrir dans la répétition d'une blessure passée... Durant 3 jours, les 7, 8 et 9 mars, et au cours des Journées d'études, de pratiques théâtrales et audiovisuelles, le colloque international ayant pour thème : Ecrire, peindre et jouer sa souffrance, a réuni des critiques, des chercheurs et des universitaires venus de plusieurs pays du bassin méditerranéen pour présenter des communications-débats suggestives. Parmi les sujets évoqués lors des communications, il y a lieu de citer «La souffrance en peinture», «La souffrance et les jeux scéniques», «Ecrire sa douleur», «La souffrance du littéraire», «La souffrance du cinéaste »... «L'art de l'interprétation implique une part de souffrance recherchée, assumée et souvent menée à terme, dans le sens où l'acteur passe par plusieurs états, parfois paradoxaux - irritation, angoisse, trac, enthousiasme...», affirme Hafedh Djedidi, enseignant à la Faculté de lettres de Sousse et président du colloque, tout en précisant que le comédien est dans une opération de transfiguration où le réel se mêle à l'imaginaire. Gisèle Grammare, plasticienne et enseignante émérite en arts plastiques à l'université de Paris (Panthéon-Sorbonne), a donné à cette occasion une communication intitulée : Retour à Byrsa, en référence à une exposition organisée au musée du Bardo en 2001. Cette expo, a-t-elle indiqué, comportait 50 œuvres réalisées à partir de stèles du sanctuaire de Salammbô, à Carthage qui, rappelle-t-elle, fut détruite en l'an 146 avant JC par les Romains lors des Guerres puniques. L'intervenante a été captivée par les ruines de Carthage, ville qui lui rappelle son enfance, puisqu'elle a vécu au Havre, sa ville natale, totalement détruite, elle aussi, lors de la 2e guerre mondiale. Selon elle, son enfance a conditionné son orientation dans le domaine de la création artistique. C'est pourquoi, elle a un vrai penchant pour les vestiges archéologiques et les cités antiques.