Après sa victoire lors du derby et son nul face à l'AS Real, l'EST a brillamment gagné en appliquant les principes de jeu de Krol. Mais c'est aussi dans le combat que les «Sang et Or» ont impressionné Krol a dû passer l'une de ses meilleures semaines depuis qu'il est l'entraîneur de l'Espérance Sportive de Tunis. Pas seulement parce que son équipe est leader en puissance en Ligue 1 et qu'elle a arraché un nul mérité à Bamako... Sans négliger l'importance du résultat, c'est surtout la manière avec laquelle il a été obtenu qui a plu au coach hollandais. C'est la victoire d'une philosophie de jeu qu'il s'est attaché à transmettre à ses joueurs depuis qu'il a été désigné entraîneur des «Sang et Or». Ils l'ont appliquée au-delà de ses espérances. A Bamako, l'équipe espérantiste n'a pas seulement brillé — dommage que le résultat n'ait pas suivi — quand elle avait le ballon, mais elle l'a aussi totalement maîtrisé, donnant ainsi un contraste saisissant avec le succès obtenu face au CA (2-0). L'Espérance Sportive de Tunis avait déjà envoyé en message fort en dominant outrageusement la Ligue 1 et aussi la Ligue des champions. Mais la dimension de sa démonstration à Bamako — en dépit de la chaleur et de l'humidité — va plus loin. Sa fin de match en est le parfait symbole, mais les ratages de Jouini et Afful ont été fatals à leur équipe. Ce manque d'efficacité a permis aux Maliens d'égaliser sur coup franc direct. Le but de Jouini (encore lui) a parachevé une action collective parfaite menée par Darragi. «Dans le football, on est plus performant quand on a le ballon que quand on ne l'a pas», résumait Krol, radieux après le nul de son équipe face à l'AC Real de Bamako. Krol : «Il fallait oser» Avoir le ballon, c'est aussi le récupérer, jusque dans les pieds ou sur la tête de son opposant. Que l'EST domine techniquement le match à Bamako était une évidence compte tenu du style des deux équipes et des individualités qui les composent. Qu'elle impose sa loi dans le combat physique était beaucoup moins net tant le club malien est réputé pour sa qualité dans ce domaine. Le mérite n'en revient pas seulement à Makon, Ragued et Afful, même s'ils ont réalisé une grande prestation à Bamako lors du match aller, mais à leur pressing qui a étouffé leurs adversaires. «Tous les joueurs ont fait un bon match, mais on a vraiment pris le dessus sur notre adversaire dans ce secteur. Le milieu a été performant et dominateur. Dommage qu'on ait encaissé un but sur coup franc et qu'on ait été inefficace en attaque», reconnaissait Krol, qui estime qu'il fallait oser plus pour gagner. Cette domination athlétique du jeu «sang et or» n'est pas forcément une nouveauté, mais elle semblait s'être étiolée depuis l'arrivée de Krol où l'Espérance était apparue moins dominatrice, moins conquérante avec Kanzari et Kasri. Depuis un mois, le club de Bab Souika a retrouvé ses vertus. «Ce qui m'a plu, c'est l'envie de faire mal à l'adversaire», souligne Krol. L'entraîneur «sang et or» ne s'était pas trompé quand il avait remarqué le regain de concentration de ses hommes depuis le match face au Club Africain. Ils l'ont traduit admirablement sur la pelouse du stade de Bamako, avec cet état d'esprit exemplaire, indispensable en Ligue des champions. Après avoir vu cela face à Gor Mahia et à l'AS Real de Bamako, Krol peut définitivement dormir sur ses deux oreilles. Et faire de beaux rêves.