Le fait n'a rien de l'inédit : le foot national va vers un nouveau carton plein après le 2e tour des Coupes africaines des clubs Bon an mal an, en plein marasme de l'équipe nationale, des infrastructures d'accueil, de l'arbitrage et de l'éthique tout court, le foot national n'en impose pas moins le respect là où il passe. Son team national est moribond, ses clubs sont, à l'opposé, prospères. Du moins, les quatre mousquetaires qui le représentent sur la scène continentale où il demeure hautement compétitif et ses ambitions très grandes. Les impondérables maîtrisés Nos clubs ont appris à intégrer les fameux impondérables. A force de voyager et d'apprendre, ni les conditions climatiques les plus ingrates, ni les pelouses les plus infamantes, ni les publics les moins hospitaliers, encore moins l'arbitrage le plus partial ne parviennent à les déstabiliser. Ils se sont construit une armure, une carapace. La logistique suit également. Et quand on sait qu'ils possèdent toujours une petite avance au niveau technique par rapport à des adversaires d'Afrique subsaharienne, régulièrement dépouillés de leurs meilleurs produits qui émigrent en Europe à la recherche de perspectives économiques nettement plus alléchantes, on comprend mieux le rapport des forces qui leur est toujours favorable. A fortiori, aux deux ou trois tours d'écrémage, ceux qui font une sélection rarement marquée par des surprises. L'ESS entretient le suspense C'est ainsi qu'un sans-faute n'étonnerait plus personne, le week-end prochain, après les matches retour. Toutefois, un tel tir groupé suppose surtout que l'Etoile du Sahel saura se montrer solide et sereine, samedi prochain (20h15) à Pretoria, contre les Sud-Africains de Supersport United. Car, comme au tour précédent, ce sont les copains de Felhi et Ghezal qui risquent le plus, notamment au regard de la première manche de Sousse où, Brigui, Lahmar et les deux rentrants en seconde période Dramé, et Slama ont gaspillé beaucoup d'occasions, s'exposant au final aux contres axés sur le longiligne avant-centre Niang. Cela fait dire à l'entraîneur Roger Lemerre : «C'est dans la difficulté que l'on apprend». Qui n'en souhaite pas moins que l'apprentissage se fasse accompagner par la qualification aux huitièmes de finale-bis de la coupe de la CAF. Un stade où l'on devrait retrouver également le CABizertin qui a ramené un bon nul (0-0) du Nigeria contre les modestes Warri Wolves, qui ne les prémunit néanmoins guère contre une surprise. Notamment au cas où les Nigérians inscriveraient le fameux but à l'extérieur. Un tandem au-dessus du lot Mais c'est indiscutablement en Ligue des champions que le tandem Espérance de Tunis-Club Sfaxien s'avère le plus redoutable et part en position de grand favori. D'autant plus que le tenant Al Ahly du Caire, par ailleurs recordman des victoires en C1, n'a plus sa superbe d'antan et semble payer le tribut de la phase de transition et de rajeunissement. Malgré l'inévitable baroud d'honneur de fin de partie des Guinéens —avec un temps additionnel d'une dizaine de minutes alors que le caricatural Antonio Cascala en avait décrété quatre seulement—, le CSS a imposé son talent sur la pelouse de Horaya Conakry grâce à l'incontournable Ben Youssef. Cependant que l'Espérance assurait le nul (1-1) par 40 degrés dans la fournaise du stade Modibo Keïta contre les Maliens de l'AS Real Bamako. Les deux ténors du championnat national sont bien partis pour animer la phase de poules de la LCA. Et pour ramener le trophée en Tunisie, trois ans après le sacre des «Sang et Or» devant le Wydad de Casa.