Actuellement, seuls 40% des déchets générés par les établissements et structures de soins privés sont traités Un atelier sur la gestion des déchets d'activités sanitaires a été organisé hier à Tunis, dans le cadre de la mise en œuvre du «Projet de démonstration et de promotion et de bonnes techniques et pratiques pour gérer les déchets d'activités sanitaires et les PCB en Tunisie». Lancé en 2013, ce projet vise à contribuer à la réalisation du Plan national de mise en œuvre de la convention de Stockholm, ratifiée par la Tunisie en 2006. Plusieurs acteurs du secteur public et privé y participent, à savoir des représentants des ministères de la Santé, de l'Intérieur, de la Défense nationale, des Affaires sociales, des organisations professionnelles de la société civile, la chambre syndicale des cliniques privées et des sociétés privées. Les principales composantes du projet sont le renforcement du cadre institutionnel et réglementaire et des capacités techniques à travers la mise en place d'un manuel cadre de gestion des déchets d'activités sanitaires, de sessions de formation, d'une stratégie de communication et d'information ainsi que d'activités de sensibilisation. Le projet vise également à améliorer la gestion des déchets d'activités sanitaires au sein de 86 structures et établissements de soins, répartis sur 12 gouvernorats. Cet objectif sera atteint par l'acquisition d'équipements, de locaux de stockage intermédiaires et de locaux centralisés, et par l'achat d'équipements de transport intra-muros, et par l'acquisition de congélateurs pour les placentas. Le projet devra durer cinq ans. Son coût s'élève à 16,7 millions de dollars. 10,2 millions de dollars seront consacrés à la gestion des déchets d'activités sanitaires. Un quart de cette somme représente un don du Fonds pour l'environnement mondial (FEM). Le reste est financé par l'Etat. Près de 6.400 tonnes de DAS produits par an Selon Afef Makni Siala, responsable à l'Agence nationale de gestion des déchets et coordinatrice des activités de gestion du projet, la Tunisie produit 16.000 tonnes de déchets par an, dont 40% de déchets d'activités sanitaires. En Tunisie, il existe un cadre réglementaire régissant l'activité de gestion des déchets, notamment un décret d'application spécifique aux DAS instauré depuis 2008. Ce décret (n°2745) a pour objectif d'assurer le traitement et l'élimination des déchets sans porter atteinte à la santé publique et à l'environnement. D'après Afef Makni Siala, ce texte n'est pas appliqué par tous les centres de soins : «Il existe des établissements et structures de soins conventionnés avec des sociétés habilitées pour gérer les déchets. Malheureusement, il y a aussi ceux qui jettent encore les déchets d'une manière non réglementaire. Dans le secteur privé, moins de 40 % des déchets produits sont traités, mais avec le projet on va arriver à plus de 60 % de la production nationale». L'atelier organisé à Tunis le 4 avril marque l'ouverture des rencontres prévues cette année dans le cadre du projet. Un second atelier sera organisé à Mahdia le 9 mai, et sera lui aussi consacré à la formation, la communication, et l'information sur la thématique de la gestion des déchets d'activités sanitaires.