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Comment lutter contre les décharges anarchiques ?
La gestion des déchets hospitaliers
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Les établissements hospitaliers en Tunisie produisent 18.000 tonnes de déchets issus des activités de soin dont 7.000 tonnes de déchets à risques, ce qui représente 40% de la production totale. La quantité de déchets quotidienne évacuée est de 0,5 kg par lit et par jour. Ce qui pose un énorme problème pour l'environnement et la santé. Comment est gérée cette énorme masse de déchets médicaux qui peut provoquer des risques de contamination ? Les établissements sanitaires respectent-ils les dispositions en vigueur ? Et qu'en est-il des décharges anarchiques ?
«Avant la révolution, on procédait à l'incinération de ces déchets, mais le dégagement de gaz toxiques dans l'air a des incidences sur l'environnement. De nos jours, cette technique est abandonnée pour laisser place à la technique de la banalisation effectuée par des entreprises spécialisées dans le traitement des déchets hospitaliers», explique Mohamed Rabhi, directeur de la direction de l'hygiène du milieu et de la protection de l'environnement. Selon des études effectuées par des experts, il a été démontré que la gestion des déchets hospitaliers par incinération n'a jamais permis d'éliminer les risques infectieux, c'est ce qui a permis de s'orienter désormais vers la banalisation.
Depuis les années 1990, la stratégie nationale mise en œuvre en matière de traitement des déchets hospitaliers, et plus particulièrement les déchets considérés à haut risque d'infection, a été axée sur la technique de l'incinération. Toutefois, les études ont fait ressortir plusieurs défaillances dont la pollution de l'environnement et la contamination du milieu urbain par des substances toxiques dégagées par les incinérateurs.
Banalisation contre incinération
Le Centre international des technologies de l'environnement (Citet) a mis en place, à cet effet, une nouvelle technique de gestion des déchets hospitaliers qui a fait l'objet d'un projet de coopération entre la Tunisie et l'Italie. La technique repose sur un nouveau procédé de banalisation des déchets d'activités de soins à risques infectieux. L'opération qui se fait grâce à une station développée par une entreprise italienne permet de transformer les différents genres de déchets de soins évacués par les établissements sanitaires, en des matériaux banals, secs et stériles.
«On a identifié 7.000 tonnes de matériaux et substances à haut risque pour la santé publique composées essentiellement de déchets pharmaceutiques, chimiques ainsi que de vaccins périmés et de placentas. Ces déchets constituent un danger imminent pour la population. Le risque se manifeste notamment par les infections nosocomiales. En effet, les bactéries et les virus se développant dans les déchets hospitaliers tendent à être de plus en plus résistants aux antibiotiques et font par conséquent accroître les germes nosocomiaux», note le directeur du Dhmpe.
La nouvelle technique de gestion des déchets des activités de soins, par le procédé de banalisation permet, contrairement à l'incinération, de désinfecter et de stériliser toutes les substances toxiques existantes dans ces déchets. Une première expérience a été entreprise à Sousse qui consiste en l'installation d'une station de banalisation à l'hôpital universitaire Sahloul. La société qui commercialise cette technologie de banalisation en Tunisie, et qui présente les différentes caractéristiques de cette technique, certifie que l'élimination du potentiel contaminant des déchets de soins permet d'obtenir, à la fin du processus, une matière qui peut être évacuée par les municipalités en tant que déchets urbains. La valorisation de ces déchets permet de les exploiter en tant que combustibles de substitution dans les cimenteries.
Non-respect de la loi
Conformément à la loi-cadre n°96-41 (10 juin 1996) concernant les modalités de gestion des déchets et leur élimination et le décret n° 2745 (28 juillet 2008) fixant les conditions et les déchets des activités sanitaires, le producteur des déchets est responsable du tri sélectif des déchets à la source. Selon Mohamed Rabhi «cette loi préparée sur le principe du pollueur- payeur n'est devenue applicable qu'en 2013. Jusque-là, ni les hôpitaux publics ni les cliniques privées, encore moins les cabinets médicaux n'appliquent, à la lettre, les normes en vigueur. Cette situation résulte de l'insuffisance de contrôle du ministère de la Santé qui ne peut être à la fois juge et partie».
Les établissements sanitaires sont tenus de conclure des conventions avec des sociétés de services pour la sous-traitance de la gestion des déchets dangereux (tri, enlèvement, traitement). «Ces sociétés sont soumises au contrôle de l'Agence nationale de protection de l'environnement. La plupart des établissements sanitaires ne respectent pas les dispositions de la loi-cadre notamment celles relatives à la création d'une unité de gestion des déchets spéciaux», affirme le responsable de la Dhmpe qui pointe du doigt, surtout, les cabinets médicaux difficilement contrôlables.
En cas de non-respect de cette loi, le danger est imminent pour la santé des personnes. «Ces déchets dangereux mélangés aux ordures ménagères, lors de leur transfert vers les décharges, pourraient provoquer de graves problèmes environnementaux», prévient Mohamed Rabhi. Après l'organisation d'ateliers de sensibilisation des équipes soignantes, fixée par le plan d'action, l'une des priorités concerne la classification et le tri de ces déchets à la source tout en renforçant le contrôle de l'opération de stockage, de transport et de décharge. «Les unités de soins ont commencé à mettre en place des poubelles de différentes couleurs pour chaque type de déchet», a fait encore savoir notre interlocuteur.
Un projet sur cinq ans
Pour éviter la prolifération des décharges anarchiques, le ministère de l'Environnement et du développement durable, en coordination avec le ministère de la Santé publique, mène en permanence des opérations de contrôle de ces dépotoirs anarchiques et décide de leur fermeture. C'est pour cette raison que le projet de gestion des déchets hospitaliers a été lancé par le ministère de la Santé, selon l'Agence TAP. Ce projet, qui sera réalisé sur une période de cinq ans, permettra d'optimiser la gestion des déchets sanitaires dans le cadre de la stratégie de développement durable. Ce projet s'inscrit dans le cadre du plan d'action national pour la mise en œuvre de la convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants ratifiée, par la Tunisie en 2004.
«Une ligne budgétaire réservée au traitement des déchets hospitaliers a été prévue au ministère de la Santé», se réjouit Mohamed Rabhi, soulignant que la situation est loin d'être satisfaisante et que plusieurs problématiques restent posées en matière de gestion des déchets sanitaires en Tunisie, nécessitant le déploiement de plus grands efforts notamment en matière d'infrastructures et de méthodes de gestion. Il a également relevé la mise en place de services de protection de la santé dans les institutions hospitalo-universitaires outre la mise en œuvre de programmes de formation et de recyclage des agents dans ce domaine.


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