On croit savoir qu'il y a une possible privatisation de la JTI, société japonaise de tabac, ayant cessé ses activités et dont le siège est à Kairouan. Le tabac est-il en bonne santé? Loin de la tournure humoristique, l'interrogation se justifie aujourd'hui par les possibles tractations (légales ou pas? ) qui semblent en passe de se réaliser. Faisons le point d'abord. En décembre 2012, les membres du syndicat de la Régie du tabac de Kairouan (MTK) ont publié sur les colonnes des journaux nationaux un communiqué qui dénonce une manœuvre pas tout à fait conforme aux lois en vigueur régissant une entreprise étatique. Selon ce communiqué, il y aurait des tractations secrètes entre de hauts responsables de la Rnta (Régie nationale des tabacs et des allumettes) et de la MTK avec les représentants japonais de la société JTI pour l'achat des anciennes machines (usitées ) délaissées par les Japonais lorsqu'ils étaient en activité en Tunisie. Rappelons que l'activité de la société JTI ( Japon Tobacco international) en Tunisie s'est arrêtée en 2010. Un contrat que les Japonais n'attendaient pas puisqu'ils ont abandonné ces machines en Tunisie. L'idée des responsables en question, toujours selon le syndicat, serait d'aller les chercher et de leur proposer un marché : acheter leurs vieilles machines pour fabriquer le tabac. À quel prix ? Quels sont les dessous de cette tractation ? Peut-on restructurer le secteur avec des machines usées ? On l'ignore encore. Autre question à se poser : est-ce qu'une société étatique, somme toute, a le droit d'acheter un matériel usité ? Et sans appel d'offres ni autres procédures? Pourquoi posons-nous la question aujourd'hui ? Parce qu'on croit savoir que la vente va avoir lieu incessamment et que, malgré les appels des syndicats et la polémique suscitée dans la presse en 2012, les responsables n'ont donné aucune réponse et n ‘ont publié aucun communiqué relatif à l'évolution de l'affaire depuis ce temps. On croit savoir également qu'il y a une possible privatisation de la JTI dont le siège est à Kairouan. Rappelons que la JTI ( lancée en 1997) a fourni , dans le cadre d'un contrat de partenariat au monopole (Rnta), une assistance pour le lancement de nouvelles marques de cigarettes. Une production qui atteindrait les 44 milliards de cigarettes. Depuis 2010 et le non-renouvellement du contrat avec les Japonais, la JTI fait face à des charges élevées avec des litiges non encore résolus concernant des employés de la Rnta détachés auprès de cette société. C'est vrai que la situation urge et qu'il est temps de prendre des décisions pour restructurer un secteur très porteur pour l'Etat.