La location des locaux, le recrutement du personnel et l'élaboration du règlement intérieur, entre autres tâches à entamer déjà... Plus de trois mois se sont écoulés depuis l'installation de l'Isie.La société civile spécialisée dans l'observation du processus électoral, notamment l'association Atide, se pose des questions autour de ce que l'Instance est en train de faire en attendant l'adoption de la loi électorale. Proposant sa contribution dans le cadre d'une collaboration fructueuse, elle commence à se demander pour quelles raisons l'Isie n'a pas encore entamé les tâches qui lui incombent, dont l'élaboration du calendrier électoral, la location des locaux, le recrutement du personnel, la mise en place des Irie et l'enregistrement des électeurs. Selon Moëz Bouraoui, président de l'Atide, l'Isie aurait dû élaborer un calendrier électoral avec le scénario qu'elle préconise, et ce, dans le but de faire pression sur l'Assemblée nationale constituante afin que cette dernière respecte le délai prescrit par la Constitution aux élections, c'est-à-dire la fin de l'année en cours. «Même s'il y a une modification sur ce calendrier, ce sera pour retarder d'une ou de deux semaines par rapport au calendrier initial, et non pas de trois ou quatre mois. De toutes les façons, ce n'est qu'un calendrier provisoire qui devrait être établi sur la base d'une garantie en termes de liberté de transparence, d'intégrité et de secret pour les élections», ajoute-t-il. Bouraoui indique que l'Isie peut entamer la location des locaux tout de suite, notamment pour les 7 ou 8 régions où l'Etat a repris les anciens locaux mis à la disposition de l'ancienne Isie. «C'est une instance, a-t-il expliqué, qui dispose d'une entière autonomie financière». Et d'ajouter : «Pourquoi attendre ? De même, le règlement intérieur n'a pas encore été élaboré tout comme les Irie qui ne sont pas mises en place ainsi que les directions exécutives régionales. Ce sont des éléments qui peuvent être installés pour faciliter le travail par la suite. L'inscription des électeurs étant active et non passive, à l'instar de ce que nous avons connu lors des élections de 2011, on peut donc faire la mise à jour de la liste des électeurs déjà inscrits en 2011. L'enregistrement des électeurs est une opération technique qui prend du temps, au moins trois mois. Pourquoi ne pas l'entamer dès maintenant pour faciliter la tâche par la suite ?». Le président de l'Atide souligne la non-publication par l'Isie des P.-V. de ses travaux sur son site web jusque-là, alors que la loi organique n°23 de 2013 portant création de ladite instance le stipule. D'après lui, cette obligation de publication des P.-V. de l'Isie permet à la société civile d'observer l'avancement des travaux de cette dernière, ce qui rentre dans la transparence de l'administration électorale et de son évaluation. Par ailleurs, Moëz Bouraoui indique que son association est en train d'initier ses formateurs et de préparer toute une stratégie d'observation du processus électoral dans sa globalité. «Nous sommes en train d'observer aussi les travaux de l'Assemblée nationale et le cadre juridique des élections pour pouvoir nous préparer au mieux à notre tâche», a-t-il poursuivi. Moëz Bouraoui insiste enfin sur le facteur temps que l'Isie doit mieux gérer pour rester dans les délais prescrits par la Constitution : ce qui, selon lui, n'est pas impossible avec un peu plus de réactivité de la part de l'Isie...