Le chef du gouvernement sera accompagné d'une délégation de chefs d'entreprise conduite par Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica Le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaâ, accompagné de plusieurs ministres et d'une délégation de chefs d'entreprise, conduite par la présidente de l'Utica, Wided Bouchammaoui, entame, aujourd'hui, une visite officielle de deux jours à Paris (les 28 et 29 avril), une visite prévue, au départ, le 1er et 2 avril, mais qui a été reportée à la demande du gouvernement français, en raison des élections municipales dans l'Hexagone. Jomâa doit se rendre, aujourd'hui, à l'Université Paris-Dauphine, à l'invitation de son président Laurent Batsch, pour y donner une allocution sur «Les défis et les enjeux de la transition démocratique en Tunisie». Ce déplacement du chef du gouvernement est le quatrième depuis sa nomination le 29 janvier 2014, après son voyage en Algérie, sa tournée dans quatre pays du Golfe et sa visite, début avril, aux USA. Avant de se rendre en France, le chef du gouvernement avait lancé, à Tunis, le 22 avril 2014, à Dar Dhiafa à Carthage, les consultations préparatoires du congrès national sur le dialogue économique, en focalisant surtout sur le registre politique et en invitant les différents acteurs de la scène en Tunisie à soutenir l'action du gouvernement et à lui épargner des tiraillements partisans. Il a renouvelé, lors de ces consultations, son engagement ainsi que celui de tous les membres de son cabinet à ne pas se présenter au prochain scrutin, adressant un message aux différentes parties pour faire baisser les tensions, instaurer la concorde et restaurer la sécurité. «Il faut que l'économie et les finances publiques puissent affronter les grands défis qui se posent au pays et les surmonter avec succès», avait-t-il déclaré, devant des chefs de partis et responsables d'organisations nationales et experts réunis à Carthage. Il y a lieu de rappeler que ces consultations ont débouché sur la constitution de groupes de travail spécialisés devant élaborer les documents finaux à soumettre au congrès sur le dialogue économique. Avant fin mai, ce dialogue doit adopter la feuille de route économique qui fixera les engagements respectifs et préparera le terrain à deux prochaines grandes échéances, à savoir le Forum de Tunisie sur l'investissement, qui tiendra sa 4e édition après la révolution, les 12 et 13 juin 2014 et une grande conférence multilatérale des donateurs, dont l'idée se précise de plus en plus. La France, toujours le premier investisseur en Tunisie La France, 4e contributeur mondial (près de 10 milliards d'euros, soit 10% de l'aide mondiale), continue d'être le premier investisseur en Tunisie, hors secteur énergétique, tant en nombre d'entreprises créées, qu'en montant d'investissements réalisés. Près de 1270 entreprises françaises sont opérationnelles en Tunisie (80%, dans l'Industrie), ayant permis la création de plus de 120 000 emplois. Les secteurs d'activité, en nombre d'entreprises, dans lesquels investissent principalement les Français, sont le secteur du textile-habillement, les industries mécaniques, électriques et électroniques, l'agro-alimentaire, la plasturgie, le tourisme et les services. Les PME sont le vecteur principal de l'implantation française en Tunisie. Toutefois, de grandes entreprises françaises sont également présentes, notamment dans les secteurs bancaire (la BNP, la Société Générale, le CIC, la Caisse d'épargne), des assurances (AGF, Groupama), des hydrocarbures (Total), des travaux publics (Bonna), de l'agro-alimentaire (Danone), de l'industrie (Air Liquide, Valéo, Zodiac, Aérolia, Sagem), les Ntic (Ste Micro-Electronics, Altron) et de la grande distribution (Carrefour, Géant, Casino). La visite de Mehdi Jomaâ en France devrait permettre de réitérer l'importance des liens stratégiques entre les deux pays et d'examiner avec plusieurs membres du gouvernement français les moyens de développer davantage le partenariat bilatéral, notamment économique, dans cette conjoncture de transition délicate par laquelle passe la Tunisie. Juste deux jours auparavant, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius et son homologue allemand se sont rendus à Tunis, où ils ont renouvelé le soutien de leurs pays respectifs et de l'Union européenne en général, au processus de transition démocratique de la Tunisie, perçu comme le modèle phare et l'exemple réussi des révolutions de ce qu'on appelle, désormais, avec un peu de réserve, le «Printemps arabe».