Sans véritable stratégie et sans tête, les néo-champions de Tunisie ont été bluffés par une bonne équipe de Sétif Stade olympique de Radès. EST-ES Sétif (1-2). Mi-temps 0-1 pour les Algériens. Pelouse en bon état. Temps venteux et froid. Public très nombreux. Arbitrage : Aboubaker Bangoura (Guinée). Buts marqués pour l'ES Sétif par Nadji (24') et Belameiri (48') et pour l'EST par M'hirsi (54'). EST : Ben Chrifia, Derbali, Chammam, Dhaouadi, Ben Mansour, Ragued, M'barki, Darragi, M'hirsi (M'sakni), N'djeng (Gharsallaoui), Akaïchi. ES Sétif : Khiaria, Graia, Lagraâ, Belameiri, Jairah, Aroussi, Goumri, Néji, Ziti, Ferahi, Boukraa. Les «Sang et Or» ont raté leur grand rendez-vous continental avant-hier à Radès face à un ES Sétif terriblement réaliste. Ils se sont inclinés 1-2 dans un match comptant pour la première journée de la phase de poules de la Ligue des champions. Les Algériens méritent amplement leur victoire pour avoir été plus déterminés et plus percutants en attaque. Ils ont gagné tous leurs duels et il a fallu la grande forme de Ben Chrifia pour que l'EST soit sauvée d'un véritable waterloo. La première mi-temps a été complètement ratée par les protégés de Krol, amorphes et sans stratégie appropriée pour bloquer les Algériens, très vifs. Le milieu de terrain, composé de Ragued, M'barki (!?), M'hirsi et Darragi (encore une fois hors sujet), a manqué de clairvoyance et de fraîcheur physique. Ce quatuor a eu un mal fou à conserver la balle. Après une domination des Algériens, leur attaquant, Nadji, a profité de la énième mésentente entre le duo central Dhaouadi-Ben Mansour pour ouvrir le score (24'). Encouragés par ce but, les joueurs de l'ES Sétif ont failli aggraver le score, n'eût été l'intervention de Ben Chrifia. Il a fallu attendre la 44' pour voir, enfin, une réaction espérantiste, lorsque Chammam a effectué un centre, mais ni Ben Mansour ni Ragued n'ont eu le réflexe pour le reprendre. Ben Chrifia sauve l'EST La deuxième mi-temps a été fatale aux néo-champions de Tunisie qui, après à peine trois minutes, voient Belameiri doubler la marque pour son équipe après une bourde de Ben Mansour. L'Espérance a, certes, réagi après le but de M'hirsi, mais ce n'était qu'un feu de paille, puisque les visiteurs ont été efficaces et très dangereux. Faisant main basse sur un entrejeu «sang et or» amorphe, les Algériens ont eu l'opportunité de marquer d'autres buts, mais Ben Chrifia était là. Après la défaite de son équipe, Krol a confié : «J'ai toujours insisté auprès de mes joueurs que toutes les équipes sont dangereuses. Face à l'ES Sétif, nous avons joué trop long et nous n'avons pas construit comme nous savons le faire. Je ne crois pas que mes joueurs se soient relâchés après le championnat. Il faut rester compétitif sur le plan mental». Pourquoi l'EST a perdu... On va avancer quelques explications : - Le championnat national ne peut pas préparer une équipe ambitieuse à bien jouer en Ligue des champions. La concurrence est trop faible. Cette année, elle a souvent viré à la résignation. Jamais les «Sang et Or» n'ont réellement été bousculés. A part le CA, le CSS et l'ESS, l'Espérance ne joue jamais de matches difficiles. - Il faut se méfier du résultat brut et chercher également une explication dans la facilité avec laquelle l'Espérance est arrivée à la phase de poules. Depuis l'officialisation de leur titre face à Gafsa, les «Sang et Or» ont mal géré leurs matches respectivement face au CSHL (0-1) et à l'ASM (1-1). Les joueurs «sang et or» étaient démobilisés. - La faillite des cadres. Darragi, M'barki, Ragued, N'djeng, Akaïchi et Ben Mansour ont semblé petits et amorphes. Seul Ben Chrifia, comme à son habitude, a été au rendez-vous. -La faillite du plan Krol. L'idée n'est pas de «descendre» le coach «sang et or», mais d'essayer de comprendre son raisonnement. Il n'a cessé de faire de mauvais choix. Où sont les Bouba, Makon et les jeunes «sang et or»? - Il faudra à présent battre Al Ahly Benghazi au Soudan. Mission très compliquée après la défaite de l'Espérance ST face à une très bonne équipe de Sétif.