Une séance de présentation de livres a permis de revenir sur le passé du Salon, mais aussi sur des publications qui ont marqué la scène tunisienne... Hommage également à la mémoire de l'homme de théâtre Hechmi Ghachem, récemment disparu... Le premier Salon d'Automne International (SAI) s'invite à Tunis par un nouveau concept sur la scène nationale associant arts, littérature et chant. Une séance-hommage à de grandes figures des arts plastiques et de la littérature et une présentation de leurs nouveaux ouvrages et livres d'art, suivies d'une évasion musicale, s'est déroulée lundi, en début de soirée, dans un hôtel à Tunis. Noël Coret, président du SAI parisien et international et hôte du SAI tunisien, a présenté ses deux derniers ouvrages. «Salon d'Automne, d'Auguste Renoir à David Hamilton... Un siècle d'Art Moderne», retrace le riche et long parcours d'un salon qui, depuis sa création en 1903, a choisi de s'ouvrir sur toutes les expressions artistiques. Le SAI, créé sur la base de «la fraternité des arts et des artistes», sous la direction de Coret, «a, depuis la fin de la Seconde Guerre, accueilli des artistes venus de tout bord, y compris les artistes tunisiens licenciés des académies privées françaises», précise Coret. «Monique Baroni, la couleur pour enchanter le monde», signé également Noël Coret, est un hommage accentué du président du SAI à la Doyenne des artistes peintres français qui expose une toile riche en couleur au Salon tunisien. Publié en 2008, le roman «Saida Mannoubia», de Mohamed Bouamoud, a été réédité en 2013, année de la profanation des mausolées, souligne son auteur. Parlant de son ouvrage, il rappelle que «la sainte Saida Aicha Mannoubia nous rappelle les fondements de l'amour à travers sa vie et son parcours». D'autres ouvrages, en langues française et arabe, ont été également présentés, à savoir les deux romans en arabe: «Démocratie inchallah» de Mokhtar Khalfaoui et «Al Khimat oual akfan, un recueil d'articles politiques», de Abdelhalim Massoudi. Un hommage appuyé a été rendu au journaliste et critique d'art, Bady Ben Naceur, à qui une œuvre de Mourad Harbaoui a été offerte en signe de considération pour ses écrits dans le domaine artistique. Le clap de fin de soirée a été signé par un duo musical sous la conduite de Farhat Jedidi au luth et son compagnon à la tambourine. Cette touche de nouveauté, initiée par le SAI, ambitionne de devenir une coutume pour les prochaines expositions d'art, afin d'introduire toutes les expressions artistiques : arts plastiques, sculpture, photographie, littérature, vidéo et, pourquoi pas, défilé de mode, comme c'est le cas au SAI français depuis sa création au début du siècle dernier. Cela dit, l'événement a été marqué par quelques moments émouvants, avec une minute de silence à la mémoire de Hachemi Ghachem, décédé samedi 17 mai courant à l'âge de 61 ans. «La scène culturelle tunisienne vient de perdre un artiste-peintre, homme de théâtre, parolier, chroniqueur et journaliste chevronné, avec de grandes qualités morales et humanitaires», a déclaré, avec grande amertume, Chokri Ben Nessir, grand ami du défunt et par ailleurs journaliste, collègue à La Presse. En effet, a-t-il signalé, «Hachemi Ghachem a été marginalisé, comme tous les grands artistes, mais il a, contre vents et marées, réussi à laisser son empreinte partout où il est allé». Son dernier conte-roman «Discours d'un jeune âne amoureux», qui raconte l'histoire d'un âne amoureux d'une jeune fille, est la révélation que Ghachem disait : «Oui je rêve mais je donne forme à mes rêves»,rapporte son ami.