Titulaire en équipe de France à seulement 21 ans, Raphaël Varane impressionne par sa sérénité. «Tant mieux si je peux apporter ça à l'équipe», souligne l'intéressé. Chez lui, c'est inné. Raphaël Varane n'a que 21 ans. Et pourtant, il dégage déjà la sérénité d'un vieux briscard. «C'est lui, il est comme ça, souligne Didier Deschamps. Il y a certains joueurs qui, à 30 ans, n'ont pas cette maturité. Lui, il l'a. Il est calme, serein, ça se voit sur son visage. Et comme il n'est pas non plus embêté quand il a le ballon dans les pieds... C'est un joueur hors catégorie par rapport à son âge.» «Tant mieux si je peux apporter ça, souffle l'intéressé. C'est important au poste où je joue. Ce n'est pas une question d'âge.» Il en est la preuve, à condition que son genou — qui lui a pourri la vie cette saison — le laisse tranquille. Contre la Suisse, vendredi soir, l'ancien Lensois a toujours eu un coup d'avance. Il a également fait apprécier une nouvelle fois sa qualité de relance. Juste avant la pause, c'est lui qui a lancé Giroud dans la profondeur sur une action qui a abouti au troisième but français. Alors que son duo avec Mamadou Sakho soulevait plusieurs interrogations au regard de son inexpérience, les deux joueurs ont dissipé les doutes. Certes, les Suisses sont bien parvenus à marquer à deux reprises, mais c'est lorsque Varane était associé à Koscielny en raison de la sortie de Sakho sur blessure. «Ça, ce sont des stats, évacue le défenseur du Real. C'est toujours mieux de ne pas encaisser de but, mais ça va nous permettre de ne pas nous relâcher. Ça n'entache pas notre belle victoire.» Plutôt discret dans la vie de tous les jours, hormis sur son compte twitter qu'il alimente régulièrement («c'est important de communiquer avec nos supporters», dit-il), il se métamorphose sur le terrain. A l'Arena Fonte Nova de Salvador, on l'a vu beaucoup parler avec ses équipiers et, notamment, Blaise Matuidi et Yohan Cabaye. «J'ai le jeu devant, je vois plus de choses, explique-t-il. Si j'ai un ressenti, j'essaye de régler certaines choses tactiques, peu importe que ce soit avec des anciens ou pas». «Il est au Real, il a gagné une finale de Ligue des champions, rappelle Deschamps. Il baigne là-dedans». A-t-il dans un coin de sa tête l'espoir de réaliser le doublé C1-Coupe du monde ? «On peut toujours rêver, sourit Varane. Ce n'est pas comme ça que je vois les choses, mais on verra bien où ça va nous mener. On ne se fixe pas de limites».
