Alors que la majorité des partis commence à annoncer leurs têtes de liste, certains des élus écartés n'ont pu contenir leur mécontentement. L'ambiance est aussi électrique pour les coalitions dans certaines régions où les anciens militants réclament d'être placés en tant que têtes de liste Du côté des partis politiques, qui tiennent, ces jours-ci, leurs conseils nationaux, rien n'est encore définitif. Et les concertations engagées sur leurs listes électorales et leurs candidats potentiels proposés n'en finissent pas. Seulement des intentions consensuelles ou plutôt de simples accords préliminaires qui pourraient n'avoir plus l'aval majoritaire. A moins de 72 heures du dépôt des candidatures aux prochaines législatives, soit le 22 de ce mois, pour se poursuivre une semaine durant, la course effrénée au palais du Bardo bat son plein, sur fond de conflits d'intérêts partisans et de guerre de sièges à la future Assemblée des députés du peuple. Bien qu'ils se soient penchés, quatre jours durant, sur certains points encore en suspens, sillonnant, d'affilée, les 27 circonscriptions électorales où ils devraient être présents, les alliés du Front populaire ne sont pas parvenus à aboutir à un consensus ni autour des candidats têtes de liste ni sur les figures qui les composent. Sauf un « accord de principe » à l'arraché sur le choix du secrétaire général du Parti des travailleurs, Hamma Hammami, comme candidat officieux à la présidentielle, le conseil des secrétaires généraux du Front populaire semble n'avoir pas encore statué définitivement sur la composition des listes. Joint par La Presse, Jalloul Azzouna, dirigeant frontiste et président du Parti populaire pour la liberté et le progrès, a révélé que le Front s'attelle actuellement sur l'étude des rapports élaborés suite à la tournée dans les régions pour sonder les avis et se concerter sur les dernières retouches des listes et des tête de liste dont la majorité fait l'objet de consensus. Et de préciser : «Nous sommes à un stade avancé par rapport à cette question, soit 4/5 des listes proposées à l'intérieur du pays et à l'étranger sont presque fin prêtes». Et M. Azzouna d'ajouter également que les listes frontistes sont au nombre de 33 dont 6 présentes à l'extérieur. Sans vouloir tout dire sur le dernier bilan des concertations marathoniennes tenues à l'échelle centrale, mais aussi régionale, le dirigeant du front nous a livré, non sans réserves, quelques noms de candidats têtes de liste dont notre interlocuteur à Nabeul 2. Il s'agit aussi de Zied Lakhdar, secrétaire général du parti patriotique démocratique unifié (Ppdu) à Ben Arous, Mongi Rahoui, membre du Ppdu à Jendouba, Mbarka Brahmi, membre du Courant populaire à Sidi Bouzid, et Jilani Hammami, porte-parole du front pour la circonscription de Siliana. Selon M. Azzouna, ce n'est qu'une partie d'une longue liste dont les admis seront bientôt communiqués au public lors d'une conférence de presse prévue prochainement. Rappelons ici que le Mouvement des démocrates sociaux (MDS) a menacé, dimanche, de se retirer du Front populaire. Ces déclarations ont émané de la bouche de son secrétaire général, Ahmed Khaskhoussi, qui vient de justifier cette éventualité par des difficultés rencontrées au niveau des alliances électorales sérieuses. Sans pour autant omettre de dire que son parti « a beaucoup de réserves sur l'idée de présenter des listes au sein du front », reprochant à son allié frontiste, le Parti des travailleurs, son hégémonie. Ainsi va la vie des partis. Divisions, démissions ou aussi retrait carrément. Tel fut le cas du parti Nida Tounès qui se voit, au même titre que plusieurs autres coalitions, livré à l'individualisme politique, à la guerre des têtes de liste, mais aussi aux postes clés à la future Assemblée parlementaire. Le Parti socialiste, composante de l'Union pour la Tunisie, a décidé, quant à lui, de faire cavalier seul dans la course des grands. Il a opté pour des listes individuelles candidates à la prochaine législative dont la composition sera publiée sous peu. Cette décision a été prise, selon un communiqué du parti rendu public dimanche soir, en raison des difficultés de présenter des listes unifiées sous la bannière de l'Union pour la Tunisie. N'empêche, le parti affiche son engagement de continuer d'œuvrer avec le reste des partis composant l'union. Ses listes seraient ainsi présentes dans la plupart des circonscriptions électorales à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Alors qu'Al Massar, lui, a décidé de se présenter aux prochaines élections législatives avec des listes unifiées, dans le cadre de l'Union pour la Tunisie, avec des femmes têtes de liste, à savoir Selma Baccar, Karima Souid, Selma Mabrouk, Manel Ghdira et Nadia Chaâbane. D'un autre côté, suite à son conseil national réuni dimanche dernier, le parti El Amen a tranché sur son candidat officiel à la présidentielle qu'est son président Lazhar Bali. Ce dernier avait déclaré, maintes fois, qu'il compte beaucoup sur son parti et la confiance qu'il a placée en sa personne pour pouvoir accéder à Carthage. Sans parrainage d'Ennahdha ou qui que ce soit. Question parrainage, M. Bali s'est montré sûr de pouvoir collecter au moins 10 mille signatures. Surtout que l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) est revenue sur certaines conditions de candidature, les considérant comme contraignantes et handicapantes, en l'occurrence la suppression, à titre exceptionnel, de l'extrait du casier judiciaire (B3), et ce, pour des raisons exogènes ayant trait aux candidats dans les circonscriptions à l'étranger. Mais, qu'importe ce remue-ménage politique si le dernier mot reviendra aux électeurs souverains de leurs choix décidés, en principe, sur la base des programmes électoraux présentés et le charisme et la crédibilité des candidats en lice, le tout indépendamment des promesses à profusion et des longs discours tapageurs qui vont meubler, sans exception, les campagnes électorales attendues.