Le football, le vrai, commence à reprendre ses droits... Que les cartes aient été redistribuées et la géographie footballistique «révolutionnée», tout ceci nous le savions depuis le 14 janvier 2011. Cinq clubs du profond sud, nous n'avions encore jamais vu cela et c'était impensable du temps de Bourguiba et de Zaba. Ceci en attendant que l'infrastructure et le reste suivent, car il ne suffit pas d'avoir une équipe de football en Ligue 1 pour crier victoire. Comme il ne suffit pas de ces cinq clubs et de la redistribution des cartes pour qu'un club «mineur» remporte un titre comme cela a été le cas dans le passé pour le Sfax Railways Sports, la JSK ou encore le COT. Cela viendra sûrement (si la FTF et les arbitres l'autorisent, bien sûr!), comme cela a été le cas en France où le tout-puissant PSG s'est vu chiper le titre par Lille ou Montpellier. En attendant cela du côté de chez nous, nous avons droit à une égalité de jeu et même une supériorité de la part d'équipes qu'on n'attendait pas à ce niveau. C'est ainsi que ST-JSK a été nettement supérieur au classico CSS-CA. Sur tous les plans. Jeu, spectacle et buts. Et quels buts, mes aïeux! Quatre de toute beauté. Preuve que quand les entraîneurs veulent et que les joueurs suivent, le beau football reprend ses droits. Superbe JSK qui a joué comme elle sait le faire. C'est-à-dire bien et sans grands calculs. Bravo au Stade Tunisien métamorphosé par Lassaâd Dridi, meilleure attaque du lot (9 buts) sans véritables attaquants-buteurs. Au Bardo, on reparle à nouveau de projet et Dridi est porteur d'un vrai projet, comme on a pu le constater en fin de saison dernière et au débat de celle qui vient de débuter. Le Club Africain milliardaire ? Trop de changements et il faudra du temps pour que l'équipe et le jeu se mettent en place. Mais c'est déjà du solide. Mais il ne faudrait pas que tout cela soit entaché par quelques cadeaux de l'arbitre. Le Club Africain n'en a pas besoin. Pour le reste, l'Espérance et Ben Yahia se sont fait plaisir. Il y a longtemps qu'on n'a pas vu Darragi courir et se dépenser autant, Akaïchi en telle réussite et l'équipe aussi solidaire. Mais là aussi, il faudra attendre d'autres adversaires et d'autres rendez-vous pour juger. C'est vrai qu'on n'en est qu'à la 5e journée, mais douze équipes en 4 points, cela fait longtemps qu'on n'a pas vu cela, même si Métlaoui, Gabès et Gafsa devraient d'ores et déjà commencer par s'inquiéter. Par ailleurs, on dit que l'équipe nationale est un peu à l'image des clubs. Il y a sûrement une relation cause à effet et notre sentiment, c'est que l'état d'esprit et les récents résultats de notre onze représentatif ne sont pas étrangers à cette intifadha de notre football. Ne gâchons pas cet espoir !