Ils ne peuvent pas s'arrêter en si bon chemin, si près du but, à quelques encablures de la ligne d'arrivée. Les «Noir et Blanc», rodés par les nombreuses campagnes de la coupe de la CAF dont ils ont remporté trois éditions dans sa nouvelle formule, ont fini par maîtriser parfaitement le circuit continental. La confiance doit les habiter ce soir à l'heure d'engager l'un des matches les plus importants de leur histoire. Car ils savent qu'ils possèdent le meilleur effectif à l'heure actuelle, le plus beau football aussi. L'Afrique est également unanime là-dessus. Seulement, le football ne compte plus ses gâchis insensés , ses équipes faites pour le sacre, rayonnantes un peu trop au point d'oublier qu'il y a un adversaire et une glorieuse incertitude du sport. Et qui se font piéger par des rivaux qui ne leur arrivent pas à la cheville, rayon talent. Le Brésil du Mondial 1982 et son mentor Tele Santana en savent quelque chose. La clef du bonheur s'appelle efficacité. Un seul but suffit au bonheur du représentant tunisien, à condition de ne pas en prendre. Ce but peut venir du goleador Ali Maâloul (un paradoxe pour un latéral gauche) comme il peut porter la signature d'un avant de métier. Or, en l'absence de Taha Yassine Khenissi et d'Idrissa Kouyaté, les deux avants-centres classiques, la formule offensive concoctée par Philippe Troussier pourrait ressembler comme une goutte d'eau à celle mise en place par le sélectionneur national, George Leekens, lors de la victoire des Aigles au Caire devant l'Egypte (1-0). Soit Fakhreddine Ben Youssef en électron libre offensif qui ne donne aucun repère à l'adversaire et agit sur tout le front de l'attaque. On sait, par ailleurs, à quel point un Hannachi des grands jours peut être utile dans la percussion et l'animation offensive. Il reste à choisir entre Brahim Bahri et Patrick Kouakou pour compléter un secteur porteur des esporis du Tout-Sfax, ou plutôt de toute la Tunisie. Le CSS joue pour l'honneur d'un football qui commence à montrer à nouveau le bout du nez et auquel les deux victoires aux éliminatoires de la CAN 2015 font le plus grand bien. Un succès aux dépens de Vita Club conforterait notre sport-roi dans sa patiente œuvre de relance. Pour un inévitable phénomène d'identification, le club phare du Sud représente, au bout du compte, tout le pays, tous les clubs et toutes les couleurs confondues. Ce soir,nous serons tous derrière les Maâloul and co !