Il était 6h00 du matin hier et pourtant, les membres des bureaux de vote de l'école primaire Khaznadar à Ezzahra étaient dejà en place. Encre, feuille de scrutin, urne, stylos, tout était en place, dans l'attente des électeurs à partir de 7h00. Dehors, il est 6h30 lorsque les premiers votants ont commencé à former une file d'attente d'environ une centaine de personnes, augurant d'une participation énorme au scrutin. «C'est pour éviter l'interminable file d'attente que j'ai vue en 2011 que je suis venu tôt cette fois», explique Mahmoud, le premier citoyen à avoir rempli son devoir d'électeur dans ce centre de vote. Dans les rangs, c'est la joie et la bonne humeur. Beaucoup se connaissent dans cette petite ville de la banlieue sud et profitent de l'occasion pour discuter entre eux. A l'intérieur des bureau de vote, plane une ambiance sérieuse, en présence des observateurs indépendants et des personnes mandatées par les listes pour surveiller le bon déroulement du scrutin. «Je dois mettre mon doigt trempé dans l'encre sur le numéro de la liste pour laquelle je vote?», demande une dame au chef de bureau, Wassim Cherif. Une autre dame lui demande de l'aider à voter, mais comme le stipule la loi, Wassim refuse catégoriquement. Plus tard dans la matinée, les premiers problèmes commencent à émerger, comme le cas d'un citoyen qui tente de savoir, via son téléphone portable, dans quel bureau il doit voter. Mais à sa grande surprise, on lui annonce qu'il est inscrit à Libreville, au Gabon. «Ces choses-là peuvent arriver, nous en sommes conscients, nous tenterons de les résoudre au cas par cas en collaboration étroite avec les structure régionales et centrales de l'Isie», explique Wassim Cherif. En début d'après-midi le taux de participation a atteint les 70% dans cette école de Khaznadar. Une tendance confirmée un peu partout dans la circonscription, notamment à El Mourouj, Ben Arous et Hammam-lif. A Mhamdia 1 et Fouchana 1 en revanche, il n'y avait pas beaucoup d'électeurs. «Nous sommes heureux du taux de participation ici à Ezzahra, qui a atteint 80% , mais je déplore ici l'absence des jeunes», a en outre déclaré Wassim Cherif. Des dépaasements relevés Il est midi, à l'école primaire rue Antony à Hammam-Lif. Un des observateur de l'ONG Atide, scrute les faits et gestes des membres du centre de vote, mais aussi les representants des listes et note minutieusement sur son cahier tous les dépassements. C'est que dans ce centre de vote, «les choses ne sont pas très nettes et pas très démocratiques», nous dit-il. «D'abord, on continue à distribuer aux électeurs des petites feuilles qui indiquent la case à cocher, explique-t-il. Ensuite, certains représentants de partis politiques se sont substitués aux agents de l'Isie et font semblant d'aider les électeurs à trouver le bon bureau de vote, et au passage, ils les orientent vers telle ou telle liste». Selon lui, il existe de véritables réseaux bien organisés qui se répartissent les lieux de vote, pour s'assurer que «leurs» électeurs ont fait le «bon choix». Du côté de l'Isie, on nous assure que les infractions ont bien été enrregistrés par les différents contrôleurs de l'Instance. «Dans l'ensemble de la Tunisie, nous avons des contrôleurs qui relèvent tous les dépassements», a ainsi précisé Samir Hmaid, membre de l'Irie à Tunis 1.