La Zliza panse ses plaies et tourne irrémédiablement la page de ses inconcevables dérapages Happy-end à l'Avenir Sportif de Gabès où le président du club, Ryadh Jéridi, a sonné la fin de la récréation et le retour à la case départ. Fini la grande démonstration de force des supporters, ou ce qui y ressemble dans un contexte rendu explosif à coups de tentatives d'intimidation et de menaces physiques ! Retour à la case départ, donc, avec un entraîneur, Mohamed Kouki, revenu à de meilleurs sentiments, des joueurs blessés dans leur chair mais qui vont tenter d'évacuer le traumatisme de l'après-midi de terreur qu'ils ont vécue mercredi dernier. Reprise en main Il a fallu que les deux parties, soit le président et l'entraîneur, se réunissent le week-end dernier pour tirer les choses au clair. Kouki a clairement expliqué à son employeur qu'il ne peut pas travailler sereinement sous la menace d'une violence véhiculée par les propres supporters rouge et noir. Jéridi a rassuré sur la protection dont vont bénéficier dans l'avenir des joueurs qui pratiquent le foot en tant que profession, et insisté afin que Kouki reste à la barre, considérant que l'équipe a les moyens de faire beaucoup mieux. Les deux parties ont, d'ailleurs, convenu que la reprise se fera lundi (hier) après cinq jours de suspension des entraînements au cours desquels une poignée de joueurs originaires de la ville de Gabès ont travaillé sous la conduite de l'entraîneur des gardiens de but. Le portier Nadim Ben Thabet, seul joueur non gabésien à continuer à s'entraîner, faisant figure d'exception. En tout cas, alors que les copains de Ben Thabet affluaient hier vers Gabès, le coach prenait à son tour dès le matin le trajet Béja-Gabès. Une réunion avec les joueurs, une autre avec les supporters étaient prévues sur le calepin du premier responsable du club sudiste. Un troisième joueur étranger L'ancien coach de l'Olympique de Béjà se reconcentrait donc hier sur le sujet de la Zliza. Anticipant sur le mercato d'hiver, il souligne qu'il lui manque un défenseur axial et un milieu défensif, en plus d'un avant-centre qui serait africian. «Il y a encore de la marge au rayon du quota des joueurs étrangers, rappelle Kouki. Notre effectif compte déjà Boubacar, Isaac Dagnini et Haj Touré. Seulement, ce dernier n'a pas encore 23 ans, il est inscrit sur le quota des joueurs espoirs. Nous aimerions bien disposer d'un pivot répondant au profil d'un Franck Kom, le Camerounais de l'Etoile du Sahel, d'un Alex Somian, le Camerounais du Stade Tunisien. Bref, nous manquons de joueurs expérimentés capables de donner confiance aux plus jeunes, surtout dans les moments difficiles». Même si, de suite, ce sera le coleader étoilé auquel il faudra aller se coltiner, l'entraîneur gabésien n'en perd pas pour autant foi en son effectif : «A priori, nous devons limiter les dégâts, mais sachant que le foot n'a jamais été une science exacte, nous allons lutter jusqu'au bout. Nous ne désarmons guère. A la différence de nos lourdes déconvenues face à l'EST et au ST, de simples accidents de parcours, cela ne risque pas de se répéter. On n'est pas aussi faible que cela au fond mais notre problème est d'ordre mental. Mes joueurs souffrent d'une baisse de concentration et de présence mentale. Un but encaissé, et nous voilà vite touchés au moral. Nous devons apprendre à nous montrer plus endurants. J'ai suffisamment d'expérience pour savoir évaluer objectivement mon effectif. Il est bon du point de vue technique. Malheureusement, au rayon du mental et de l'expérience, il lui reste beaucoup de chemin à faire. D'ailleurs, on oublie vite nos sorties face à Zarzis et Métlaoui où nous n'avons pas pris de but. J'ai disputé quatre matches avec la Zliza. A voir la façon dont nous avons pris des buts, cela peut paraître bête et méchant, comme on dit. Mais on se soigne : le groupe est capable de relever le défi», assure un Mohamed Kouki qui veut se concentrer sur les seules affaires du jeu au lieu de disperser ses énergies dans les fameux à-côtés. A condition que la leçon soit retenue.